En Espagne, l’enquête visant l’épouse de Pedro Sanchez est maintenue

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Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, au sommet européen de Grenade, le 6 octobre 2023.

La justice espagnole a rejeté, mercredi 29 mai, une demande du parquet qui préconisait le classement de l’enquête pour corruption visant Begoña Gomez, l’épouse du premier ministre, Pedro Sanchez. « Il existe des indices concernant la commission présumée d’un délit » qui sont « suffisants » pour que cette enquête préliminaire se poursuive, a statué un tribunal de Madrid, estimant que ces indices étaient « plus que de simples soupçons ».

Cette décision, prise en dépit d’un rapport récent de la garde civile concluant à l’absence d’affaire, constitue un désaveu du parquet, qui avait réclamé le 25 avril « l’annulation » de la procédure et « le classement sans suite de l’affaire ». Elle constitue surtout un revers politique pour M. Sanchez, l’opposition de droite voyant dans cette enquête une confirmation de ses accusations de corruption à l’encontre du premier ministre socialiste et de son gouvernement.

Interrogé mercredi, le ministre de la justice, Félix Bolaños, a assuré que le rapport de la garde civile avait « démonté une à une toutes les fausses accusations » contre Begoña Gomez : « Il n’y a rien de rien » dans ce dossier, selon lui, et « plus tôt cette enquête sera classée, mieux ce sera ».

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Faits présumés de corruption et de trafic d’influence

Cette enquête porte sur des faits présumés de corruption et de trafic d’influence. Elle a été ouverte le 16 avril après une plainte d’un collectif proche de l’extrême droite visant l’épouse de M. Sanchez. Ce collectif a reconnu depuis que sa plainte reposait uniquement sur des articles de presse.

Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l’existence de l’enquête, la justice s’intéresse notamment aux liens de Begoña Gomez avec le groupe touristique espagnol Globalia. Son PDG, propriétaire de la compagnie aérienne Air Europa, aurait rencontré Mme Gomez alors que son groupe négociait avec le gouvernement l’octroi d’une aide publique en pleine pandémie de Covid-19. Begoña Gomez dirigeait alors une fondation qui avait signé un accord de parrainage avec Globalia.

M. Sanchez avait qualifié fin avril les accusations contre son épouse de « stratégie de harcèlement et de démolition » émanant de « médias fortement marqués à droite et à l’extrême droite » et soutenue, selon lui, par l’opposition conservatrice. A l’annonce de cette enquête, le premier ministre avait affirmé le 24 avril, à la surprise générale, qu’il envisageait de démissionner et suspendait ses activités pendant cinq jours pour un temps de réflexion. Il avait finalement décidé de rester au pouvoir.

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Le Monde avec AFP

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