En Colombie, le gouvernement et l’ELN annoncent une prolongation du cessez-le-feu

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Le président colombien, Gustavo Petro, à Bogota le 3 août 2023.

Le gouvernement de Colombie et l’Armée de libération nationale (ELN), guérilla d’extrême gauche, ont annoncé, mardi 6 février, à La Havane la prolongation pour six mois du cessez-le-feu en vigueur depuis août. « Nous nous sommes mis d’accord pour prolonger à partir de minuit le 6 février 2024 pour cent quatre-vingts jours le cessez-le-feu bilatéral, national et temporaire », précise un document diffusé, sur X, par les deux parties.

Dans ce document, sur lequel apparaissent les signatures des responsables des deux délégations, l’ELN, dernière rébellion active en Colombie, s’engage également à « suspendre » les enlèvements. « L’Armée de libération nationale, pour contribuer au développement du cessez-le-feu bilatéral, national et temporaire, suspend de manière unilatérale et temporaire les rétentions à caractère économique », est-il écrit.

L’enlèvement par le groupe rebelle, à la fin d’octobre, du père du footballeur colombien Luis Diaz, relâché douze jours plus tard, avait mis en péril le processus de paix débuté à la fin de 2022. En décembre, lors du précédent cycle de négociations au Mexique, l’ELN s’était engagée à suspendre les enlèvements « dans le cadre de l’extension du cessez-le-feu » en Colombie.

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« Facteurs de crise »

Plus tôt lundi, les deux parties avaient repoussé la clôture du sixième cycle de leurs pourparlers commencé le 22 janvier à La Havane. Peu avant l’ELN avait annoncé, dans un communiqué, que des mesures étaient « prises pour résoudre les facteurs de crise » afin de trouver un accord pour une prolongation du cessez-le-feu, signé en juin à La Havane et en vigueur depuis le 3 août.

Ce cessez-le-feu arrivé à terme le 29 janvier avait déjà été prolongé de sept jours la semaine dernière pour donner un délai supplémentaire aux négociateurs. Ces derniers avaient exprimé dès le début de ce nouveau cycle de discussions leur intention de parvenir à un accord pour prolonger la trêve.

Le ministre de la défense colombien, Ivan Velasquez, avait même fait le déplacement à La Havane il y a un peu plus d’une semaine pour participer aux négociations. La cérémonie de clôture est désormais prévue dans la capitale cubaine, mardi, dans la matinée.

Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, a ouvert des discussions avec les principaux groupes armés opérant dans le pays. Avec l’ELN, mais aussi les dissidents des FARC marxistes (qui rejettent l’accord de paix historique de 2016), des groupes paramilitaires et des narcotrafiquants.

Cette politique de « paix totale » se heurte à de nombreux obstacles et est sévèrement critiquée par l’opposition, alors que certains de ces groupes armés ont multiplié leurs actions pour accroître leur influence territoriale.

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Au total, ce sont plus de 90 groupes armés illégaux qui sont actuellement actifs en Colombie : dissidents des FARC, ELN, héritiers des groupes paramilitaires d’extrême droite des années 1990 et simples gangs de narcotrafiquants, comme le redoutable Clan del Golfo, selon le groupe de réflexion colombien indépendant Indepaz.

Le Monde avec AFP



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