En Belgique, le monde agricole de Wallonie se mobilise à son tour

4820


Des agriculteurs belges se rassemblent à la frontière belgo-française, à Aubange, le 26 janvier 2024, lors d’une manifestation pour exiger de meilleures conditions de production et le maintien d’un revenu convenable.

Ce n’était qu’un prélude à des actions prévues pour le début de la semaine du 29 janvier, mais les agriculteurs de Wallonie ont lancé des manifestations en différents endroits de leur région et à Bruxelles, vendredi 26 janvier. La Fédération des jeunes agriculteurs avait démarré la journée en retournant les panneaux marquant l’entrée de certaines agglomérations pour symboliser ce qui est rapidement devenu le slogan du mouvement : « Le système marche sur la tête ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les Européens tentent de désamorcer la colère du monde agricole

Afin de marquer la convergence des luttes entre eux et leurs collègues français, des agriculteurs de la province du Luxembourg se sont dirigés vers la frontière, dans la matinée. Avec leurs tracteurs, ils ont bloqué une nationale conduisant vers la France, tandis que quatre-vingts tracteurs français faisaient route vers la Belgique.

Dans la province du Hainaut, où des manifestants français bloquaient l’autoroute A2 menant vers Valenciennes, des rencontres ont eu lieu à la frontière entre les deux pays. Des rassemblements se sont également déroulés à Battice, dans la province de Liège, point de convergence de plusieurs cortèges.

« Revenir au réalisme »

D’autres actions, avec l’instauration de barrages filtrants et la visite de sites agro-industriels, seront menées, lundi 29 janvier. Le lendemain, un cortège se rendra à Namur, siège du gouvernement régional, avant une rencontre prévue avec les principaux ministres. Et jeudi 1er février, un cortège se dirigera vers Bruxelles, où doit débuter un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.

A ce stade, les différentes organisations divergent sur l’ampleur et la durée des actions à mener, mais leurs revendications sont proches de celles entendues en France : allègement des normes législatives, jugées trop nombreuses et trop contraignantes en matière environnementale, contrôle et limitation des importations de produits non soumis aux mêmes réglementations que la production européenne, augmentation des revenus alors que la précarité gagne du terrain et que l’inflation a entraîné une flambée des prix pour tous les produits nécessaires à la culture et à l’élevage.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Partout en Europe, la colère des agriculteurs gagne du terrain

Les syndicats affirment que de nombreux agriculteurs ne gagneraient pas plus de 5 à 7 euros de l’heure. D’où le fait que de nombreux jeunes refusent de reprendre les exploitations : la moyenne d’âge des agriculteurs de la région est aujourd’hui de 60 ans et 5 % d’entre eux seulement ont moins de 35 ans.

Pour la Fédération wallonne de l’agriculture, proche de la FNSEA française (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), il est temps d’en « revenir au réalisme ». « Nous voulons affronter les défis environnementaux, mais la manière actuelle n’est pas la bonne », expliquait, en substance Marianne Streel, la présidente de l’organisation, mercredi 24 janvier.

Il vous reste 35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link