En Autriche, Sebastian Kurz reconnu coupable de faux témoignage

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L’ancien chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz dans un tribunal de Vienne, le 23 février 2024.

L’ancien chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz a été reconnu coupable de faux témoignage vendredi, au terme d’un procès lors duquel il était accusé d’avoir menti devant une commission parlementaire, lorsqu’il était encore en fonctions. Premier chancelier sur les bancs de la justice en plus de trente ans, M. Kurz a nié avoir « sciemment » trompé les députés quand ils l’ont interrogé en 2020 sur son rôle dans la nomination d’un proche, Thomas Schmid, à la tête d’une très puissante holding publique.

« Sebastian Kurz est coupable », a déclaré le juge à Vienne en le condamnant à huit mois de prison avec sursis, suivant ainsi la réquisition du parquet, qui avait engagé les poursuites. En Autriche, intervenir dans un processus de nomination ne constitue pas un délit en soi mais dissimuler la vérité alors qu’on est sous serment l’est.

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« Un système Kurz »

Les témoins convoqués – une dizaine au total, dont d’anciens ministres – ont pour la plupart défendu sa version des faits. A l’exception toutefois du protagoniste de l’affaire : Thomas Schmid, l’ex-ami qui coopère désormais avec la justice dans l’espoir d’une remise de peine. Il l’a accablé au cours d’une audition de deux jours, évoquant « un système Kurz », pour dire que celui-ci aimait intervenir dans les nominations.

En vue de le discréditer, M. Kurz a fait appel à deux hommes d’affaires russes et le dernier jour du procès a commencé par le témoignage du second d’entre eux, qui s’exprimait par vidéo depuis l’ambassade d’Autriche à Moscou.

Outre ce procès, l’ancien chancelier est soupçonné d’avoir détourné des fonds publics pour commander des enquêtes d’opinion truquées et s’assurer d’une couverture élogieuse dans des tabloïds, au gré de sa fulgurante ascension au pouvoir. Pour ce volet corruption, l’enquête est toujours en cours.

Le Monde avec AFP



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