En Arménie, le Parlement ratifie l’adhésion à la Cour pénale internationale

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Des parlementaires arméniens assistent à la session de l’Assemblée nationale de la République d’Arménie, à Erevan, mardi 3 octobre 2023.

Le Parlement arménien a ratifié, mardi 3 octobre, le statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) après de courts débats sur ce projet, qui suscite le courroux de Moscou, allié traditionnel d’Erevan avec lequel les relations se sont considérablement tendues.

Les élus se sont exprimés en faveur de la ratification, à soixante voix contre vingt-deux. La Russie voyait ce projet d’un très mauvais œil, la CPI ayant émis au printemps un mandat d’arrêt contre le président Vladimir Poutine. Rejoindre la CPI « créerait des garanties additionnelles pour l’Arménie » face à l’Azerbaïdjan, avait plaidé lors de l’ouverture des débats mardi Yeghishe Kirakosyan, un responsable arménien chargé des affaires de justice internationale.

Bakou vient de remporter une victoire militaire éclair, mettant fin au séparatisme des Arméniens du Haut-Karabakh. Erevan, qui accuse la Russie de l’avoir abandonné face à un adversaire bien plus riche et mieux armé, s’inquiète désormais pour la sécurité de son territoire.

« Effet dissuasif »

Ratifier ce statut garantit qu’une potentielle invasion de l’Arménie « relèvera de la compétence de la CPI », ce qui aura un « effet dissuasif », a déclaré M. Kirakosyan devant les élus arméniens. L’Arménie avait signé le statut de Rome en 1999 mais ne l’avait pas ratifié, évoquant alors des contradictions avec sa Constitution. Le responsable a assuré avoir proposé à la Russie de signer « un accord bilatéral » pour apaiser ses inquiétudes, sans donner davantage de précisions.

« Ces décisions sont extrêmement hostiles pour nous », avait déclaré, jeudi 28 octobre, à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Nous espérons, bien sûr, que ces décisions ne vont pas avoir d’impact négatif sur nos relations bilatérales », avait-il toutefois ajouté, en rappelant que la Russie « ne reconnaît pas » ce statut et ne figure pas parmi les pays qui l’ont ratifié.

Erevan, qui s’était rapproché de l’Occident ces derniers mois, s’est senti lâché pendant la récente offensive de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh – ce que le Kremlin nie. La Russie avait déployé il y a trois ans une force de maintien de la paix dans ce territoire après une brève attaque de l’Azerbaïdjan. Mais ses troupes n’ont pas bougé lors de la dernière offensive de Bakou.

Le Monde avec AFP



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