Emprisonné à tort pendant 48 ans, un ancien détenu va toucher sept millions de dollars de dédommagement aux Etats-Unis

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Glynn Simmons est innocenté le 19 décembre 2023 au palais de justice d’Oklahoma City, aux Etats-Unis.

Sept millions de dollars. C’est le montant du dédommagement que va toucher l’ancien détenu afro-américain Glynn Simmons, 71 ans, après avoir passé près d’un demi-siècle en prison pour un meurtre qu’il n’avait pas commis dans l’Oklahoma, dans le centre des Etats-Unis. Lundi 13 août, le conseil municipal de la ville d’Edmond, contre qui il avait porté plainte, a approuvé un accord financier pour éviter une bataille judiciaire, selon des documents publics.

Relâché après 48 ans, un mois et dix huit jours d’emprisonnement, il avait également porté plainte contre un inspecteur qui avait contribué à son arrestation.

Avant d’être innocenté en 2023, Glynn Simmons était devenu le détenu ayant passé le plus de temps derrière les barreaux de l’histoire des Etats-Unis, selon le registre national américain des disculpations.

Cette indemnisation met fin à « une partie » des poursuites engagées « contre les villes et la police qui ont falsifié des preuves (…) pour le faire accuser de meurtre », ont expliqué les avocats de M. Simmons. Ce dernier « a passé un temps tragiquement long en prison pour un crime qu’il n’a pas commis », a insisté Elizabeth Wang, l’une de ses avocates. « Même s’il ne récupérera jamais ce temps, cet accord avec Edmond lui permettra d’aller de l’avant tout en continuant à faire valoir ses droits contre Oklahoma City et un inspecteur. »

Prison à vie

M. Simmons avait été condamné à mort en 1975, avec un autre homme, Don Roberts, pour le meurtre d’un employé d’un magasin de spiritueux, lors d’un cambriolage à Edmond. Leur peine avait ensuite été commuée en prison à vie.

La condamnation des deux hommes avait été décidée sur la base du simple témoignage d’une cliente du magasin, une adolescente, qui a reçu une balle dans la tête lors du cambriolage mais qui a survécu. L’adolescente avait affirmé les avoir reconnus lors de la séance d’identification, mais une enquête ultérieure a remis en cause ses allégations. Lors du procès, les deux hommes avaient expliqué qu’ils ne se trouvaient pas dans l’Oklahoma le jour du meurtre.

Don Roberts, l’autre condamné dans cette affaire, a été libéré de prison en 2008, selon le registre national américain des disculpations.

Le Monde avec AFP

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