Emmanuel Macron en visite en Mongolie, une première pour un président français

46

Emmanuel Macron est arrivé, dimanche 21 mai, en Mongolie pour une visite brève mais symbolique, la première d’un président français dans ce pays enclavé entre la Chine et la Russie et auquel les Occidentaux accordent un intérêt croissant. Le chef de l’Etat français a atterri dans la capitale, Oulan-Bator, peu après 18 h 30 (12 h 30, heure de Paris) après avoir participé, depuis vendredi, au sommet du G7 dans la ville japonaise d’Hiroshima.

Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, la France multiplie les efforts pour parler aux pays qui n’ont pas clairement condamné la guerre menée par Moscou. La visite en Mongolie s’inscrit dans ce contexte. Paris ambitionne également avec ce déplacement de renforcer les liens bilatéraux en matière de transition écologique, d’agriculture, d’agroalimentaire et de sécurité civile.

A Oulan-Bator, où il ne passera que la soirée, M. Macron doit s’entretenir puis dîner avec le président Ukhnaagiin Khürelsükh, a fait savoir l’Elysée. Il doit aussi visiter le Musée Gengis-Khan, du nom du grand conquérant mongol du XIIIe siècle. L’institution va prêter une partie de sa collection au Musée d’histoire de Nantes, dans l’ouest de la France, pour une exposition prévue en octobre. Le chef d’Etat aura également un entretien avec le premier ministre mongol, Luvsannamsrai Oyun-Erdene. Il repartira pour Paris en fin de soirée.

Lire la critique : Article réservé à nos abonnés Gengis Khan brave la censure chinoise au Musée d’histoire de Nantes

Un projet de mine d’uranium

La présidence française a évoqué un « enjeu très important » sur le « plan géostratégique », qui s’inscrit dans la volonté de Paris de « desserrer la contrainte qui s’exerce sur les voisins de la Russie et leur ouvrir le choix de leurs options ». La Mongolie fait par ailleurs partie de la « stratégie de diversification des approvisionnements européens afin de garantir notre souveraineté énergétique », ajoute l’Elysée. Le groupe nucléaire français Orano travaille notamment sur un projet de mine d’uranium sur le territoire mongol, potentiellement l’une des plus importantes au monde.

Selon l’Elysée, l’autre enjeu de la visite sera d’encourager les investissements étrangers en Mongolie en matière de lutte contre le réchauffement climatique, auquel le pays, semi-désertique et soumis à des températures extrêmes, est particulièrement vulnérable. Sur le plan bilatéral, Paris estime qu’il existe des « possibilités de coopération très importantes » puisque la Mongolie, « dépendante à 90 % du charbon pour son électricité », a un « problème » de « décarbonation de son économie ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Mongolie, le cuivre, matière première du développement

La Mongolie fait déjà l’objet d’un intérêt croissant depuis quelques années de la part des Etats-Unis, dans le cadre de leur stratégie visant à contrecarrer la montée en puissance de Pékin. Actuellement, 86 % des exportations totales de la Mongolie, toutes marchandises confondues, ont la Chine pour destination. La moitié de ces achats chinois sont du charbon.

Le Monde avec AFP

Source link