Dix hommes condamnés à Valenciennes pour des actes sexuels avec une adolescente de 14 ans

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Le tribunal correctionnel de Valenciennes a condamné vendredi 3 mai à des peines allant jusqu’à dix mois de prison ferme des hommes poursuivis pour des actes sexuels avec une adolescente de 14 ans rencontrée sur Snapchat ou le site de discussion en ligne Coco.

Sur les douze hommes jugés, dix ont été condamnés à des peines de prison ferme pour « agression sexuelle sur mineure de 15 ans avec une différence d’âge d’au moins cinq ans ». Parmi ces hommes âgés de 25 à 65 ans, le plus lourdement condamné, en raison du nombre de rapports avec la jeune fille, Louise, l’est à trente mois d’emprisonnement dont vingt mois assortis de sursis probatoire pendant deux ans. « Ce sont des faits de viol qui ont été correctionnalisés », a souligné la présidente à l’issue du délibéré, rappelant aux hommes condamnés qu’ils auraient pu être renvoyés devant une cour d’assises.

Deux autres hommes ont été condamnés à des peines d’emprisonnement avec sursis pour sollicitation et détention d’images pédopornographiques. Pour tous, le tribunal a prononcé une obligation de soins, une interdiction d’exercer pendant cinq ans une activité salariée ou bénévole en contact avec des mineurs, et une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais). « Ce sont des peines significatives pour les prévenus mais qui ne rattraperont jamais ce que cette jeune fille a perdu », a réagi l’avocat de la famille de l’adolescente, Grégory Frère.

L’enquête débute par la fugue de l’adolescente

L’enquête avait commencé en avril 2023 lorsque les parents de l’adolescente, inquiets de son absence, s’étaient présentés à la gendarmerie. Retrouvée chez l’un des prévenus, elle avait expliqué sa fugue par un « besoin d’être seule », notamment justifié par l’alcoolisme de sa mère. Ainsi les investigations ont permis d’identifier des échanges avec cinquante-quatre comptes, comportant notamment des photos dénudées.

Les enquêteurs découvrent également que l’adolescente avait eu des rapports sexuels, tarifés ou non, avec des adultes qu’elle rencontrait sur Snapchat ou sur Coco.fr (devenu Coco.gg). Ce dernier site, associé à plusieurs affaires judiciaires, dont le meurtre récent de Philippe Coopman à Grande-Synthe, est « connu pour favoriser les relations sexuelles entre majeur et mineur », avait souligné la procureure.

A l’audience, les débats avaient surtout porté sur l’âge de la victime, les prévenus niant le connaître exactement. « Sur les photos, elle ne faisait pas 30 ans c’est sûr, mais bon peut-être une vingtaine d’années. Je n’aurais jamais pensé que je pouvais tomber sur une mineure », avait affirmé l’un d’eux. Le père de la victime avait, lui, estimé qu’à 14 ans, sa fille « en faisait 12 ».

Le Monde avec AFP

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