des milliers de femmes sont descendues dans la rue en France pour défendre leurs droits

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Une manifestante tient une pancarte sur laquelle on peut lire « Je la crois » lors de la manifestation pour la Journée internationale des droits des femmes, à Bordeaux, le 8 mars 2024.

« Mon corps, mes choix, mes droits » : plusieurs milliers de personnes, en grande partie des femmes, ont défilé, vendredi 8 mars, à Paris et dans près de 200 villes de France, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Des manifestations festives, mais émaillées dans la capitale de bousculades entre pro-Palestine et militants pro-Israël.

Comme tous les 8 mars, ces rassemblements étaient l’occasion pour les associations de défiler pour défendre les droits des femmes et l’égalité avec les hommes, notamment dans le monde professionnel, et de dénoncer les violences conjugales et sexuelles.

Des manifestantes tiennent des pancartes affichant les noms de victimes de féminicides, lors d’une marche pour la Journée internationale des droits des femmes, à Paris, le 8 mars 2024.

« IVG, PMA, c’est mon corps, c’est mon choix », ont notamment scandé des manifestantes qui se sont retrouvées en début d’après-midi à Paris place Gambetta, peu après la cérémonie de scellement de l’inscription dans la Constitution de la « liberté garantie » d’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), organisée à la mi-journée place Vendôme, en présence du président Emmanuel Macron et de nombreuses figures du féminisme. Dans le cortège figurait notamment l’actrice Judith Godrèche, équipée d’une pancarte « silence, les femmes hurlent ».

Tensions à Paris

A Paris, Julie Doidy, 19 ans, étudiante en arts plastiques, tenait justement une pancarte où il était écrit « MERCI JUDITH ». « Je voulais dire merci à Judith Godrèche d’avoir parlé comme ça, sa parole va en libérer beaucoup, c’est super important », a-t-elle témoigné auprès de l’Agence France-Presse (AFP), en référence à la récente prise de parole de l’actrice, qui a notamment porté plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot ainsi que le réalisateur Jacques Doillon pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans commis par personne ayant autorité », pour des faits remontant à son adolescence.

Dans ce cortège, figuraient aussi des militantes de l’association « Nous vivrons », créée après l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre pour dénoncer les violences sexuelles commises par les commandos de l’organisation islamiste, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ces militantes, encadrées par des hommes masqués, étaient nombreuses à porter un jogging maculé de faux sang « en référence à Naama Levy, une des premières femmes que l’on a vues sur les images de l’attaque » du 7 octobre, selon Julie Arfi membre de l’association.

A leurs slogans « Libérez les otages » ont répondu ceux de « Palestine vaincra » lancés par d’autres manifestants. Des invectives ont été échangées entre les deux groupes, elles ont brièvement dégénéré en bousculades et échanges de coups de poing entre membres du service d’ordre pro-Israël et pro-Palestiniens. Des policiers de la BRAV-M sont intervenus pour sortir du cortège des militantes de « Nous vivrons ».

Des manifestantes brandissent des pancartes pour dénoncer les violences sexuelles qu’ont subi des femmes israéliennes lors des attaques du 7 octobre en Israël, lors de la manifestation pour la Journée internationale des droits des femmes, à Paris, le 8 mars 2024.

La thématique de la situation des femmes à l’étranger était présente dans d’autres cortèges, comme à Lille, où Pauline, étudiante de 23 ans, y manifestait « pour les femmes des pays en guerre, Afghanes, Palestiniennes ». « On a énormément de privilèges par rapport aux autres sociétés. En théorie on n’est pas trop mal mais nous ne sommes pas égales avec les hommes », a-t-elle déclaré. A Bordeaux encore, plusieurs drapeaux palestiniens flottaient au-dessus de la foule et sur une grande banderole en tête de cortège, l’inscription : « De Gaza à la Gironde, avec ou sans papiers, on fait tourner la société ».

Une manifestante tient une pancarte sur laquelle on peut lire « mon corps mon choix », lors d’une mobilisation pour la Journée internationale des droits des femmes, à Bordeaux, le 8 mars 2024.

Dans les cortèges, les inégalités salariales, comme la défense du droit à l’IVG, faisaient également partie des sujets dénoncés. « Cherche zizi pour meilleur salaire », pouvait-on lire sur une pancarte à Bordeaux, où 2 500 personnes ont défilé. Carole, professeure des écoles de 35 ans participait pour la première fois à la manifestation du 8 mars pour « essayer de faire bouger les choses ».

Un millier de manifestants se sont également retrouvés à Lille, où les locaux du Planning familial ont été tagués vendredi, pour la deuxième fois cette semaine. Le tag « IVG = mort » ayant été effacé, a constaté l’AFP.

Le Monde avec AFP

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