Crédits immobiliers : 2023, la douche froide

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A l’heure du bilan, pas de surprise : l’année 2023 a bien été celle de la rupture sur le marché des crédits immobiliers.

Rupture sur le plan du coût de ces prêts, d’abord, avec un taux moyen, toutes durées confondues, passé de 2,12 % en décembre 2022 à 4,11 % un an plus tard, hors renégociations, selon les chiffres publiés par la Banque de France le 8 janvier (statistiques basées sur les informations fournies par les banques à la signature des prêts).

Rupture, aussi, en matière de volume des crédits, puisque quelque 130 milliards d’euros de nouveaux prêts à l’habitat, hors renégociations toujours, ont été accordés en 2023 (donnée encore provisoire), contre 218 milliards en 2022 et 225 milliards en 2021, année record.

Au total, la baisse de production sur un an atteint… 40 %. En cause, principalement, la forte hausse du coût des crédits, qui ne s’est pas accompagnée pour l’heure d’une baisse équivalente des prix immobiliers. Et qui a donc contribué à faire fondre le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Selon l’indicateur mis au point par la Banque de France, ce dernier a reculé de 7,2 mètres carrés sur un an, de fin septembre 2022 à fin septembre 2023. L’augmentation des taux des prêts est toutefois légèrement compensée par la hausse des revenus.

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« Le fait que les taux dépassent les 4 % cet été a accentué le ralentissement du marché [immobilier] que nous percevions depuis le début de l’année 2023, renforçant encore l’attentisme côté acheteurs, sans pour autant que les vendeurs n’acceptent davantage de baisses de prix », résume Brice Cardi, qui dirige le réseau d’agences immobilières L’Adresse.

Perspectives plus favorables en 2024

La Banque de France nuance toutefois la chute de la production de crédits immobiliers : « Le récent point bas enregistré pour le mois de décembre 2023, à 8,7 milliards d’euros (hors renégociations), est à relativiser, il est comparable à la moyenne mensuelle de production d’avant 2015, avant la mise en place de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque centrale européenne [BCE]. »

Durant plusieurs années, celle-ci a en effet maintenu ses taux directeurs à des niveaux extrêmement bas pour relancer l’activité économique, ce qui a fait chuter les taux des crédits immobiliers. La résurgence de l’inflation a toutefois incité la BCE à durcir sa politique monétaire : elle a remonté rapidement ses taux directeurs à partir du milieu de l’année 2022. De quoi renchérir le coût de l’argent et donc faire gonfler les taux des prêts immobiliers.

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