Cornelio Sommaruga, ancien dirigeant du Comité international de la Croix-Rouge, est mort

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Cornelio Sommaruga, à Paris, le 2 juin 2006.

Le Suisse Cornelio Sommaruga, qui a dirigé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pendant près de treize ans, est mort à l’âge de 91 ans, a annoncé lundi 19 février aux médias suisses son fils, l’homme politique Carlo Sommaruga. Il s’est éteint dans la nuit de samedi à dimanche, a-t-il précisé.

Le CICR s’est dit « profondément attristé » par cette nouvelle, qualifiant celui qui en a été le président de 1987 à 1999 de défenseur infatigable des victimes de conflits armés. « Cornelio Sommaruga a porté sans relâche la voix des personnes touchées par les conflits armés. Il a su mobiliser la communauté internationale, avec force, pour mieux les protéger à travers le droit international humanitaire, par exemple en s’engageant sur l’interdiction des mines antipersonnel, qui a mené au traité d’Ottawa », a écrit le CICR dans un communiqué.

« Fervent défenseur des principes fondamentaux d’humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance, il a suscité bien des vocations humanitaires de par son engagement, son charisme et son intégrité », a-t-il ajouté.

Un mandat durant plusieurs guerres

Né à Rome en 1932, dans une famille originaire du canton italophone du Tessin, il était titulaire d’un doctorat en droit de l’université de Zurich. Avant de rejoindre le Comité international de la Croix-Rouge en 1986, Cornelio Sommaruga a occupé diverses fonctions dans la diplomatie suisse. Il a notamment été le secrétaire général adjoint de l’Association européenne de libre-échange (AELE).

Au cours de son mandat à la tête du CICR, le monde a subi des bouleversements historiques majeurs, autour de la fin de la guerre froide. Sous sa direction, le CICR a été confronté à la guerre en ex-Yougoslavie, à la première guerre de Tchétchénie et au génocide au Rwanda.

Il aurait raconté plus tard que le meurtre, en décembre 1996 en Tchétchénie, dans le Caucase russe, de six expatriés du CICR pendant qu’ils dormaient avait été le défi le plus difficile qu’il avait dû relever pendant son mandat. A la suite de ces assassinats, le CICR a renforcé sa diplomatie humanitaire auprès de tous les acteurs des conflits, les gouvernements comme les groupes armés non gouvernementaux.

Après avoir quitté le CICR, M. Sommaruga a rempli, entre autres, plusieurs missions pour les Nations unies et présidé le Centre international de déminage humanitaire (GICHD) à Genève.

Le Monde avec AFP



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