Contre Israël, l’Iran a employé dans les airs les mêmes méthodes que la Russie en Ukraine, mais pour un résultat différent

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Emmanuel Macron, lors d’une visite sur la base aérienne Prince Hassan (H5) de la Royal Jordanian Air Force, en Jordanie, le 22 décembre 2023.

« Le bruit des drones Shahed, outils de terreur, est le même dans le ciel du Moyen-Orient et de l’Europe. » Dans un message publié le 14 avril sur le réseau social X, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné l’attaque iranienne contre Israël. Mais il a surtout établi un parallèle entre ce que vit son pays depuis deux ans et ce que vient de subir l’Etat hébreu, qui a essuyé dans la nuit du 13 au 14 avril la plus importante attaque aérienne de son histoire, avec quelque 330 drones et missiles de croisière ou balistiques lancés contre son territoire.

De fait, Téhéran s’est très largement inspiré des méthodes mises en œuvre par Moscou en Ukraine pour planifier son attaque sur Israël. Comme leur allié, les Iraniens ont précédé leur vague de missiles d’un envoi massif de drones, pour saturer les systèmes sol-air ennemis. « Les drones ont été lancés bien avant le tir des missiles balistiques, très probablement dans l’espoir qu’ils arriveraient dans la zone de défense aérienne d’Israël à peu près en même temps que les missiles de croisière et les drones », affirment les chercheurs Brian Carter et Frederick W. Kagan, dans une note publiée le 14 avril par le cercle de réflexion American Enterprise Institute, assurant que « les Russes ont utilisé à plusieurs reprises cette approche contre l’Ukraine ».

Le résultat obtenu par les Iraniens a pourtant été très inférieur à celui des Russes. Selon l’état-major israélien, 99 % des projectiles tirés par Téhéran ont été interceptés : seuls cinq à sept missiles balistiques sur les 110 à 120 lancés auraient touché l’Etat hébreu et la totalité des drones et missiles de croisière auraient été détruits avant d’atteindre leur cible. En comparaison, les Ukrainiens interceptent aujourd’hui seulement la moitié des missiles balistiques envoyés contre eux par Moscou et les trois quarts des drones et missiles de croisière, plus faciles à atteindre car plus lents.

Avions étrangers

Cette différence s’explique par le nombre et la qualité des systèmes antiaériens israéliens, sans commune mesure avec ce dont dispose l’Ukraine. Confronté depuis le début des années 2000 à des tirs de roquettes du Hamas palestinien ou du Hezbollah libanais, l’Etat hébreu a développé un dispositif sol-air multicouche complet, où se côtoient les batteries de son Dôme de fer, pour la courte portée, et les systèmes Arrow, pour la longue portée. « Les Israéliens possèdent la meilleure combinaison de systèmes antiaériens au monde », confirme une source militaire.

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