ces valeurs pourraient se retrouver en première ligne lors d’un krach financier »

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Les marchés boursiers internationaux enchaînent les records depuis des mois en dépit des incertitudes géopolitiques et des craintes pour la santé de l’économie mondiale. Même les augmentations de taux directeurs des banques centrales, répercutées sur les rendements des obligations, n’ont pas affecté les cours de Bourse.

Car pour les analystes, le risque accru des actions justifie un supplément de rentabilité de 2 à 3 points par rapport aux obligations. Or, l’écart de rentabilité entre actions et obligations n’a jamais été aussi faible depuis quarante ans… La hausse se nourrit aujourd’hui des augmentations de bénéfices et des anticipations de baisse des taux d’intérêt. Une bulle financière s’est créée.

Mais désormais, il faudra compter avec les sept entreprises surnommées les « Magnificent Seven » : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, Tesla et Nvidia. Ces valeurs pourraient en effet se retrouver en première ligne lors d’un krach financier. Car si leur valorisation est justifiée par leurs perspectives de profit et sur des ratios qui attisent la gourmandise des investisseurs, c’est au mépris du risque qu’elles comportent.

Une capitalisation boursière de 13 000 milliards de dollars

Le rendement des capitaux propres donne certes le vertige : Apple 171 %, Nvidia, 91 %. En moyenne, pour ces sept valeurs, en 2023, le ROE (return on equity) est de 57 %, soit le double du ROE des valeurs du SP500. Cet excès de rentabilité se traduit par une forte valorisation. Apple, première société à dépasser 1 000 milliards de dollars en 2018, est aujourd’hui valorisée 2 668 milliards ! Mis à part Tesla, les six autres dépassent 1 000 milliards.

Ces sept entreprises représentent une capitalisation boursière gigantesque de 13 000 milliards de dollars, soit le tiers de l’indice boursier SP500. Presque deux fois la taille du bilan de la Fed, et cinq fois la Bourse de Paris. Elles s’échangent actuellement à 44 fois leur bénéfice, alors que la moyenne est de 27 pour le SP500.

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Enfin, leur évaluation au travers du ratio « fétiche » EV/EBITDA (valeur d’entreprise/excédent brut d’exploitation) est au-dessus de 20, soit quatre fois plus que les autres valeurs américaines cotées en Bourse. Mais les indicateurs de risque de ces titres battent tout autant des records. Sont-ils justifiés au regard d’un rendement deux fois plus élevé ?

Des indices inquiétants à surveiller

En mars 2024, l’indice de volatilité du SP500, surnommé « indice de la peur », est de 12 %, soit une valeur très faible au regard de la conjoncture actuelle. Mais celui des Magnificent Seven frôle les 40 %, soit une probabilité de 70 % de varier de plus ou moins 40 % sur un an… Avec ou sans krach, plus de 5 000 milliards de dollars pourraient ainsi partir en fumée, perdus par les fonds de retraite, les compagnies d’assurance-vie et autres sicav. Avec les conséquences que l’on peut imaginer.

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