avec l’envoi du « Tonnerre », la France renforce sa présence militaire en Méditerranée orientale

4139


Le porte-hélicoptères « Tonnerre » de la marine française à Rota, en Espagne, le 16 octobre 2023.

L’annonce, par le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, lors de sa visite au Caire, en Egypte, mercredi 25 octobre, de l’envoi, en direction de Gaza, d’un porte-hélicoptères amphibie (PHA), le Tonnerre, marque un renforcement important de la posture militaire de la France dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas. Même si le président et l’état-major des armées ont surtout insisté sur la dimension humanitaire de ce déploiement, le Tonnerre, qui a quitté Toulon dès la fin de journée mercredi, est bien plus qu’un simple « navire-hôpital », comme il a été largement présenté.

Avec ses 200 mètres de long, ses 750 mètres carrés de pont, et un tonnage de plus de 21 000 tonnes, il fait partie des plus gros bâtiments de la marine après le porte-avions Charles-de-Gaulle. Il abrite une structure de soins pouvant assurer des opérations de chirurgie au plus près d’une zone de combats : deux salles d’opération, une salle de radiologie, 69 lits, soit l’équivalent d’un centre hospitalier d’une ville de 25 000 habitants. Avec ses engins de débarquement et ses chalands, il peut facilement procéder à des évacuations.

Mais le Tonnerre est aussi un bâtiment capable d’embarquer plus d’une quinzaine d’hélicoptères, qui peuvent ensuite conduire des frappes ou des opérations de surveillance. Ce mercredi, en plus de ses 200 marins, le Tonnerre est également parti avec un groupement tactique embarqué, c’est-à-dire des unités de l’armée de terre dotées de tout leur matériel : du véhicule blindé au camion logistique. Un PHA peut transporter jusqu’à 900 soldats en plus de son propre équipage et toute la gamme des véhicules des armées, jusqu’à un escadron complet de chars Leclerc soit 13 blindés.

Présence navale américaine

Un PHA comme le Tonnerre peut surtout avoir à bord un état-major complet, capable de conduire une opération multinationale. Or, mercredi, il est parti rejoindre deux autres bâtiments français déjà déployés en Méditerranée orientale. Le Surcouf d’abord : une frégate de classe Lafayette, avec environ 150 marins à bord et un hélicoptère. Le navire était déjà présent au début de la guerre au titre de la mission permanente de renseignement et de surveillance de la mer qu’assure la France dans le cadre de l’opération Chammal, volet français de la coalition engagée dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI).

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : le grand écart diplomatique d’Emmanuel Macron

Le second, l’Alsace, est une frégate multimission (FREMM), qui a rejoint le Surcouf il y a seulement quelques jours. Avec ses 130 membres d’équipage, l’Alsace est l’une des frégates les plus modernes de la marine nationale – elle a été admise au service actif fin 2021. Tout en disposant de capacités de lutte anti-sous marine sophistiquées, elle a pour particularité d’être résolument tournée vers la défense antiaérienne, en étant notamment dotée de missiles de courte et moyenne portée de type Aster pouvant assurer une bulle de protection contre les avions, certains types de missiles et les drones.

Il vous reste 7.79% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link