Avec le décollage de Vulcan Centaur, les Etats-Unis relancent la conquête de la Lune, un demi-siècle après

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Le nouveau lanceur Vulcan Centaur décolle de Cap Canaveral, lundi 8 janvier 2024.

Elle a la peau dure, cette image du drapeau des Etats-Unis sur la surface lunaire. Une bannière étoilée devant un ciel noir, entourée des traces de bottes des rares humains, tous des hommes américains, à avoir foulé notre satellite.

Pourtant, si l’actualité spatiale reste largement dominée par l’Oncle Sam, à grand renfort de fusées gigantesques et de projets vers Mars, cela fait un moment que les Etats-Unis n’avaient pas envoyé une mission se poser sur la Lune. A vrai dire, la dernière remonte à 1972. La mission Apollo-17 mettait un terme au seul programme d’exploration lunaire habité.

Les Etats-Unis ont ensuite boudé la Lune, pendant plus de trois décennies. Il y a bien eu quelques orbiteurs, et même des impacteurs dans les années 1990 et 2000, mais jamais plus d’engins à atterrir à la surface. Avant le retour de programmes plus ambitieux. Pour l’heure, la mission Artemis-1, fin 2022, n’a consisté qu’en un petit tour du satellite par le vaisseau Orion inhabité, avant de rentrer. Pendant ce temps, la Chine et l’Inde y ont posé des vaisseaux, tandis que le Japon, Israël ou la Corée du Sud se sont lancés dans la course.

Cette relative absence américaine ne sera bientôt qu’un souvenir avec deux missions non habitées. Première à décoller, le 8 janvier, Peregrine prévoit un alunissage le 23 février. Nova-C devrait, quant à elle, s’envoler un peu plus tard, a priori la seconde quinzaine de février.

« Ping-pong politique »

« Cela semble être la fin d’une longue traversée du désert, contextualise Xavier Pasco, spécialiste de la politique spatiale américaine à la Fondation pour la recherche stratégique. En réalité, c’est la conséquence d’un long ping-pong politique, entre George Bush, qui avait relancé la machine en 2004, puis Barack Obama, qui l’avait freinée, rappelant que les Etats-Unis n’avaient rien à prouver puisqu’ils avaient déjà “conquis” la Lune. Et, enfin, Donald Trump, qui a promis à nouveau un grand programme. »

Que vont donc faire ces deux atterrisseurs américains sur la Lune en 2024 ? Peregrine est signé Astrobotic, une entreprise née en 2007 à Pittsburgh (Pennsylvanie). L’engin, 1,3 tonne au décollage, doit déposer environ 100 kilos de charge utile sur la Lune : quelques dizaines d’appareils scientifiques, notamment des spectromètres, des détecteurs de radiation et même… un bitcoin !

Nova-C, de son côté, a été conçu à Houston (Texas) par l’entreprise Intuitive Machines, créée il y a tout juste dix ans. Là aussi, on a affaire à un atterrisseur de près de 2 tonnes qui emportera environ 100 kilos d’expériences scientifiques estampillées NASA avec des caméras, des réflecteurs laser ou des instruments d’étude du plasma et des ondes radio.

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