Aux Pays-Bas, Geert Wilders dénonce « l’appel à la violence » de son principal opposant, Frans Timmermans

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Geert Wilders, chef du Parti pour la liberté (PVV), à La Haye (Pays-Bas), le 22 novembre 2023.

La situation politique se tend aux Pays-Bas, alors que quatre partis, dont la formation d’extrême droite de Geert Wilders, arrivée en tête des élections de novembre 2023, tentent toujours de se mettre d’accord sur un éventuel programme de gouvernement. Dimanche 21 avril, le dirigeant du Parti pour la liberté (PVV) a annoncé, sur le réseau X, qu’il déposait plainte contre son principal opposant, Frans Timmermans, ex-premier vice-président de la Commission européenne.

Lors d’un congrès de l’union socialiste-écologiste qu’il dirige, M. Timmermans avait notamment déclaré, samedi, à Apeldoorn, que lui et son parti ne « négligeraient rien pour éviter que Wilders arrive au pouvoir dans ce pays ». Une première version du texte qui avait circulé indiquait que la gauche ne « permettrait pas » cette arrivée au pouvoir. M. Wilders a vu dans ces propos une incitation à la violence et, dans un deuxième message, invitait des citoyens à déposer plainte eux aussi. Il dénonçait une « très dangereuse excitation gauchiste » et faisait allusion à l’assassinat, en 2002, du populiste Pim Fortuyn, abattu par un militant de la cause environnementale.

Dans sa réponse publiée dimanche, M. Timmermans a fermement nié avoir prôné la violence. « Mes actions sont toujours passées par la voie parlementaire, a-t-il expliqué. Wilders agit toujours de cette manière quand il est critiqué. » Souvent dépeint comme mal à l’aise dans son rôle de premier rival de M. Wilders, le responsable social-démocrate avait visiblement décidé de repasser à l’offensive samedi, dénonçant « l’incontinence permanente » du dirigeant d’extrême droite sur les réseaux sociaux et le présentant comme « un admirateur autodéclaré » du président russe Vladimir Poutine.

Ce brusque accès de fièvre survient cinq mois après le scrutin et avant une semaine présentée comme potentiellement décisive par la formation d’une éventuelle coalition de droite. Si cette dernière ne voit pas le jour, c’est M. Timmermans, dont la formation socialiste-écologiste est arrivée deuxième lors du scrutin, qui prendrait la main. Après avoir rejeté cette hypothèse avant le scrutin, il a très récemment ouvert la porte à une possible alliance avec le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), la formation libérale du premier ministre démissionnaire Mark Rutte.

Actuellement, M. Wilders poursuit, lui, des négociations difficiles avec trois partis, dont le VVD, sous la conduite d’un duo d’« informateurs ». C’est la troisième tentative pour aligner les positions de son parti, des libéraux ainsi que du Mouvement agriculteur-citoyen (BBB) et du Nouveau contrat social (NSC, centre droit).

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