Au Vietnam, trois importants opposants politiques ont été arrêtés, selon Human Rights Watch

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Nguyen Chi Tuyen en juillet 2017 à Hanoï.

En pleine campagne d’Hanoï pour conserver son siège au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, trois militants vietnamiens de premier plan, critiques du régime communiste, ont été arrêtés ces derniers jours, a dénoncé mercredi 6 mars Human Rights Watch (HRW). « Ces trois activistes ne sont coupables de rien sauf d’exercer leurs droits basiques de liberté d’expression », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de l’ONG pour l’Asie, cité dans le communiqué.

L’arrestation de Nguyen Chi Tuyen, un opposant actif sur les réseaux sociaux, et Nguyen Vu Binh, un ancien journaliste qui a passé des années en prison, a eu lieu jeudi 29 février dans la capitale, Hanoï, selon HRW. Hoang Viet Khanh a été appréhendé le lendemain, dans la province de Lam Dong, dans le sud du pays.

Ils sont tous les trois accusés d’avoir mené une opération de propagande contre l’Etat, d’après Human Rights Watch. Les autorités vietnamiennes n’ont confirmé aucune de ces arrestations.

Les critiques du parti unique font face à une répression de plus en plus sévère, et risquent la prison au terme d’une procédure judiciaire biaisée, selon HRW, qui a recensé des cas de torture policière pour arracher des confessions.

Soutien public des prisonniers politiques

Nguyen Chi Tuyen, 49 ans, a contribué à la création d’un groupe citoyen dénonçant les revendications territoriales de la Chine en mer de Chine méridionale, un sujet de tensions entre Pékin et Hanoï. Une de ses chaînes YouTube compte 1 600 vidéos et 98 000 abonnés.

Nguyen Vu Binh, 55 ans, a travaillé durant presque dix ans dans le journal officiel du Parti communiste vietnamien, avant de vouloir lancer un mouvement politique indépendant. Il a été condamné à sept ans de prison pour espionnage en 2003. Enfin, Hoang Viet Khanh, 41 ans, est un journaliste citoyen qui a notamment soutenu publiquement des prisonniers politiques. Un média d’Etat vietnamien a rapporté son arrestation.

Il y a actuellement 175 activistes emprisonnés au Vietnam, selon un groupe local de défense des droits humains, The 88 Project. Ce groupe avait dévoilé la semaine dernière une directive secrète des autorités assimilant le commerce et la coopération internationaux comme une menace pour la sécurité nationale.

Ces révélations ont été faites plusieurs jours après que le ministre des affaires étrangères vietnamien a défendu à Genève la réélection du Vietnam comme membre du Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour la période 2026-2028.

Lire notre archive (2017) : Article réservé à nos abonnés Au Vietnam, la liberté encadrée des jeunes

Le Monde avec AFP

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