Au Parlement européen, la droite et l’extrême droite font une démonstration de force

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Lors d’une session de vote au Parlement européen de Bruxelles, le 14 novembre 2024.

Dans leur offensive contre le pacte vert européen, les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE), alliés à l’extrême droite, viennent de remporter une victoire. Jeudi 14 novembre, ils ont en effet réussi à faire approuver au Parlement européen le report d’un an de la loi contre la déforestation ainsi qu’un nouvel assouplissement de ce règlement censé interdire la commercialisation en Europe de produits (cacao, café, soja, huile de palme, bois…) provenant de terres déboisées.

C’est un jour qui restera peut-être inscrit dans les livres d’histoire sur l’Union à un double titre. Parce qu’il aura marqué le début du détricotage des règles dont les Vingt-Sept se sont dotés ces dernières années pour lutter contre le réchauffement climatique et protéger l’environnement. Mais aussi parce qu’il aura été la première manifestation concrète d’une alliance entre la droite et l’extrême droite à même, depuis les élections européennes de juin, de former une majorité à Strasbourg.

Ce qui se jouera à Bruxelles et à Strasbourg dans les prochaines semaines permettra peut-être de faire de ce vote un épiphénomène dans la vie des institutions communautaires. Mais, pour l’heure, le parcours du règlement contre la déforestation constitue, comme le dit l’eurodéputé (Renew) Pascal Canfin, « le signal qu’il peut y avoir une crise politique en Europe ».

Des sièges gagnés

Le PPE avait pourtant soutenu cette législation, comme les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux (Renew), avec qui il forme une majorité pro-européenne à Strasbourg. Lorsqu’elle est publiée au Journal officiel, en juin 2023, nul n’imagine qu’un an et demi plus tard elle sera édulcorée.

Mais, depuis, les industriels comme les agriculteurs ont dénoncé les excès de normes et de régulations du pacte vert. Le PPE, sensible à leurs revendications, a vu sa place de première force politique du Parlement de Strasbourg confortée par le scrutin de juin, les partis nationalistes et populistes ont gagné des sièges, les Libéraux et les Verts en ont perdu.

La loi contre la déforestation a, dès lors, très vite été prise pour cible par la droite du nouvel hémicycle, quand de nombreux pays tiers, à commencer par l’allié américain, mais aussi européens, au premier rang desquels l’Allemagne, demandaient son report. Très critiquée par le Brésil, pour qui elle compliquait encore les négociations pour un accord de libre-échange entre l’Union et le Mercosur, elle a été la première victime de ce nouveau contexte.

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