Au Parlement britannique, des débats houleux et des appels à la démission en marge d’une motion sur Gaza

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Le chef de file du Scottish National Party (SNP, le parti indépendantiste écossais) à Westminster, Stephen Flynn, au Parlement, le 21 février 2024.

La Chambre des communes britannique a connu des débats houleux et des scènes chaotiques, mercredi 21 février, à l’occasion du vote d’une motion appelant à un cessez-le-feu à Gaza, fragilisant considérablement la position du speaker, Lindsay Hoyle.

Vertement critiqué, le président de la Chambre des communes fait l’objet d’appels à la démission après avoir permis à l’opposition travailliste, contrairement aux usages, de déposer un amendement sur une motion d’une autre formation d’opposition, le Scottish National Party (SNP, le parti indépendantiste écossais), et ce à l’occasion d’une séance censée être dédiée à ce dernier.

La motion du SNP appelait à un « cessez-le-feu immédiat » et exigeait la « fin de la punition collective contre le peuple palestinien », tandis qu’un amendement du parti travailliste appelait à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat », et à un processus diplomatique pour parvenir à une solution à deux Etats et à une paix durable.

Pour le Parti travailliste de Keir Starmer, donné favori dans les sondages en vue des élections attendues cette année, cette démarche a été interprétée comme visant à éviter de raviver les divisions au sein du parti sur la question.

Excuses et « mépris »

Plusieurs milliers de personnes soutenant les Palestiniens ont manifesté aux abords du Parlement pour demander un cessez-le-feu à Gaza, à Londres, le 21 février 2024.

De son côté, le gouvernement conservateur avait déposé un amendement appelant à « une pause humanitaire immédiate », qu’il a finalement retiré.

Manifestement bouleversé et face à un Parlement extrêmement agité, le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, a fini par présenter ses excuses pour la manière dont les choses avaient tourné, après avoir expliqué que sa démarche initiale visait à permettre un débat plus large.

En définitive, l’amendement du Labour a été adopté sans vote formel, dans des conditions là aussi contestées.

Le chef de file du SNP à Westminster, Stephen Flynn, a dénoncé le « mépris » dont son parti avait, selon lui, fait l’objet, tandis que des appels à la démission ont retenti des deux côtés de la Chambre des communes à l’adresse du speaker, Lindsay Hoyle, à ce poste depuis fin 2019.

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Parmi les députés, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer le fait que cette affaire ait tourné au psychodrame à Westminster plutôt que de se consacrer à la crise au Proche-Orient, alors plusieurs milliers de personnes soutenant les Palestiniens manifestaient aux abords du Parlement pour demander un cessez-le-feu à Gaza.

Le Monde avec AFP



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