au moins 205 morts et des « dizaines et des dizaines » de personnes encore portées disparues

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Des débris s’entassent le long d’une rue le 1er novembre 2024, à Paiporta, dans la région de Valence, à l’est de l’Espagne.

Les inondations dévastatrices dans le sud-est de l’Espagne ont déjà coûté la vie à au moins 205 personnes, un nombre appelé à augmenter en raison du nombre de disparus. Selon le dernier bilan publié par le Cecopi (Centre de coordination opérationnelle intégrée) vendredi 1er octobre, 202 personnes sont mortes dans la région de Valence. Deux autres corps ont été retrouvés en Castille-La Manche et un autre en Andalousie. De nombreuses personnes sont encore portées disparues, sans que leur nombre précis soit connu.

Plusieurs jours après ce drame, les appels à l’aide et les témoignages poignants d’habitants livrés à eux-mêmes et manquant de tout se multiplient sur les radios et télévisions, l’aide de l’Etat se faisant attendre. Les rescapés doivent aussi faire face à des actes de pillage et des vols. La police a ainsi annoncé avoir déjà détenu 50 personnes.

Pour faire face à la situation, 500 soldats supplémentaires ont été déployés vendredi matin dans la région et 500 autres le seront dès samedi, ont annoncé à la presse le président de la région de Valence, Carlos Mazón, et le ministre de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska. Ces renforts porteront à 2 200 le nombre de militaires déployés dans la région de Valence.

« Des dizaines et des dizaines » de disparus

Preuve de la gravité de la situation, la ministre de la défense, Margarita Robles, a assuré que le gouvernement était prêt à envoyer sur place « les 120 000 hommes de l’armée s’il le faut » et à les y laisser aussi longtemps qu’il le faudra. L’armée a pour priorités de rouvrir les routes pour permettre l’acheminement de l’aide, notamment alimentaire, mais aussi d’aider à la recherche des personnes portées disparues, dont le nombre exact n’est pas connu, mais est très élevé.

Le gouvernement avait reconnu jeudi qu’il y en avait « des dizaines et des dizaines », laissant présager un bilan humain extraordinairement lourd et sans doute sans précédent pour une catastrophe naturelle dans l’histoire contemporaine de l’Espagne. Un officier de l’unité des plongeurs de la Garde civile (équivalent de la Gendarmerie), le commandant Pizarro, a ainsi déclaré à la radio publique que la découverte de cadavres était « permanente ».

« Il y a des montagnes de voitures » dans la boue, témoignait Amparo Fort, la maire de Chiva, une ville proche de Valence. « Beaucoup sont vides, mais pour d’autres, il est clair qu’elles ont des occupants ». Alertées trop tard de la gravité de la situation, de très nombreuses personnes ont été surprises dans leur voiture. L’incompréhension et la colère des habitants persistaient après le drame. Directement mis en cause, notamment dans la presse, M. Mazón, le président de la région de Valence, n’a pas encore répondu à ces critiques.

Les volontaires appelés à rentrer chez eux

Un groupe de personnes balaie la place de la ville de Chiva en essayant de dégager l’accès aux maisons, vendredi 1er novembre 2024.

Dans ce panorama lugubre, la journée de vendredi, fériée en Espagne, a toutefois donné lieu à de formidables manifestations spontanées de solidarité. Dans la matinée, des milliers de personnes − portant des balais, des pelles, de la nourriture ou encore des couches − ont quitté à pied Valence, ville qui n’a pas été affectée par les inondations, pour se rendre dans les localités voisines dévastées.

Le nombre de ces volontaires a été tel que les autorités les ont appelés à rester chez eux. « Il est impératif, impératif, qu’ils rentrent chez eux » pour ne pas gêner la circulation, a ainsi lancé M. Mazón, ajoutant qu’il envisageait des mesures de restriction « non seulement pour les véhicules, mais aussi pour les piétons ».

Le Monde avec AFP

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