Au Brésil, un an après les émeutes de Brasilia, les bolsonaristes restent mobilisés

5018


Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le président de la Cour suprême Luis Roberto Barroso, le président du Sénat Rodrigo Pacheco et le président du Tribunal supérieur électoral Alexandre de Moraes tiennent une constitution brésilienne lors d’un événement marquant la consolidation de la démocratie au Brésil. Un an après que les partisans de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro ont pris d’assaut le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême, à Brasilia, le 8 janvier 2024.

Luiz Inacio « Lula » da Silva voulait que la photographie symbolise « la victoire de la démocratie ». Le 8 janvier, alors que la cérémonie organisée au Congrès par le président brésilien pour commémorer l’échec de la tentative de coup d’Etat à Brasilia un an plus tôt prenait fin, le chef de l’Etat a pris la pose avec les principales autorités du pays. Devant les caméras, Lula, Alexandre de Moraes, le président du Tribunal supérieur électoral, Rodrigo Pacheco, président du Sénat, et Luis Roberto Barroso, président de la Cour suprême, se sont rassemblés en demi-cercle autour d’un grand livre à la couverture verte : la réplique de la Constitution brésilienne de 1988, un symbole de la démocratie brésilienne.

Lire aussi notre récit (le 9 janvier 2023) : Article réservé à nos abonnés Au Brésil, une attaque « sans précédent » contre la démocratie

L’ouvrage avait été l’un des multiples objets historiques et œuvres d’art volés par les milliers de partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro (2019-2022) lorsqu’ils ont envahi la place des Trois pouvoirs au cœur de Brasilia. Contestant la victoire de Lula, qui venait d’être investi pour un troisième mandat une semaine plus tôt, les manifestants ont pillé le palais du Planalto, le Congrès et la Cour Suprême, rappelant l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021.

Mais « la démocratie a été sauvée », s’est réjoui Lula lors de son discours devant 500 élus et autorités locales qui ont participé à la cérémonie. A la suite de l’invasion, le président a limogé les commandants des forces armées complices des émeutiers et la justice a agi. Plus de 2 000 personnes ont été arrêtées et une trentaine d’entre elles ont été condamnées, notamment pour tentative de coup d’Etat, association criminelle et dégradation de biens publics, avec des peines allant jusqu’à dix-sept ans de prison. « Il n’y a pas de pardon pour ceux qui s’attaquent à la démocratie », a prévenu l’ancien métallurgiste.

Lire l’analyse : Article réservé à nos abonnés La condamnation de Bolsonaro, une leçon de démocratie brésilienne

Son prédécesseur, Jair Bolsonaro, accusé d’être le principal instigateur des attaques du 8 janvier, a lui aussi été condamné en juin 2023 à huit années d’inéligibilité pour « abus de pouvoir politique ». Le 18 juillet 2022, il avait remis en question le système électoral devant des ambassadeurs, alimentant les craintes de fraude qui ont déchaîné les manifestants.

Une absence remarquée

Mais en dépit de ces avancées, « la victoire de la démocratie reste inachevée, analyse Carolina Botelho, politiste à l’Institut des hautes études de l’université de Sao Paulo et à l’université de l’Etat de Rio de Janeiro. Presque aucun des instigateurs ni des financeurs de la tentative de coup d’Etat n’a encore été jugé. »

Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link