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Quel rôle l’UE a t-elle a jouer dans la crise agricole ?

Jérôme

On l’a vu cet hiver, les mouvements d’agriculteurs se sont exprimés dans beaucoup de pays de l’Union européenne (UE). Les raisons n’étaient cependant pas toujours les mêmes. Aux Pays-Bas, par exemple, la colère couve depuis plusieurs années contre un plan de réduction des émissions d’azote, qui conduirait à réduire la taille des cheptels. En France, les mouvements de retournement de panneaux contre l’inflation de normes a débuté à l’automne. En Allemagne, c’est la hausse du prix du gazole non routier qui a été l’étincelle en début d’année. En Pologne, la colère s’exprime contre la concurrence jugée déloyale des importations agricoles ukrainiennes.

Mais il y a quand même un dénominateur commun à tous ces mouvements, c’est un sentiment d’être pris en étau entre des injonctions perçues comme contradictoires : produire toujours plus, à prix concurrentiel pour nourrir le plus grand nombre, et protéger l’environnement, la biodiversité et le climat.

L’UE a joué un rôle dans cette crise, puisqu’elle a rapidement engagé une révision express de la politique agricole commune, conduite en quelques semaines, et visant à assouplir plusieurs dispositions de la PAC : elle a ainsi décidé d’exempter de contrôle toutes les exploitations de moins de 10 hectares (les deux tiers des exploitations de l’UE), d’assouplir les règles en matière d’obligation de jachères, mares, haies, cultures de légumineuses, ainsi qu’en matière de rotation des cultures ou de couverture des sols. La réponse européenne a donc été essentiellement de chercher à « alléger » les règles environnementales.

La Commission a toutefois commencé à réfléchir à la question du revenu des agriculteurs, et à la mise en place d’un « observatoire des prix ». La France plaide pour un « Egalim européen », c’est-à-dire un encadrement des négociations entre les producteurs agricoles et la distribution, mais on en est encore loin.

Mathilde Gérard



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