Agressions, menaces… Un rapport sénatorial dénonce la « solitude » des enseignants

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Un portrait de Samuel Paty lors d’une cérémonie d’hommage au collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre 2023 .

« L’école de la République est en danger » : c’est le constat dressé par les sénateurs François-Noël Buffet (Les Républicains) et Laurent Lafon (Union centriste) lors de la présentation de leur rapport, mercredi 6 mars, sur le signalement et le traitement des pressions, des menaces et agressions dont les enseignants sont victimes.

Ce document conclut les travaux d’une commission d’enquête créée à la demande de Mickaëlle Paty, sœur de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie victime d’un assassinat terroriste le 16 octobre 2020. Ce drame avait mis en évidence les pressions, et parfois les violences, dont peuvent être victimes les enseignants, sans toujours trouver un accompagnement adéquat pour y faire face. Quelques mois après la création, en juin 2023, de la commission d’enquête, un autre enseignant, Dominique Bernard, a été assassiné à Arras le 13 octobre.

Au cours, de leurs travaux, les deux sénateurs ont, disent-ils, noté le « terrible sentiment de solitude » des enseignants. Ils appellent l’Etat à restaurer l’autorité de l’institution scolaire afin d’éviter d’autres drames. En ce sens, trente-huit recommandations sont formulées. Tout d’abord, il s’agit de promouvoir la laïcité au sein des établissements. Le rapport préconise une meilleure formation des personnels d’éducation et recommande l’élargissement de l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires « à toute activité organisée par l’institution scolaire, y compris en dehors du temps scolaire (sorties tard le soir, assister à une cérémonie de remise des diplômes…) ».

Menaces de morts à l’encontre d’un proviseur parisien

La présentation de ce rapport sénatorial intervient seulement quelques jours après les menaces de morts proférées en ligne à l’encontre du proviseur du lycée Maurice-Ravel, dans le 20e arrondissement de Paris. Lors de son déplacement au sein de l’établissement, mardi 5 mars, en compagnie de la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, la directrice de l’académie de Paris, Valérie Baglin-Le Goff, citée par l’Agence France-Presse, a rappelé les faits : le 28 février, le proviseur du lycée a demandé à deux élèves d’ôter leur voile, « l’une d’entre elles a ignoré les consignes du proviseur, qui lui a mis une main sur le dos pour lui signaler qu’elle avait quelqu’un derrière elle ». « Il n’y a eu aucune violence, contrairement à ce que certains médias ont relayé », assure-t-elle, alors que des messages ont circulé sur les réseaux sociaux rapportant que le proviseur aurait giflé l’élève.

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