Accusés d’agression sexuelle et arrêtés en Argentine, deux joueurs du XV de France réfutent « toute forme de violence » selon la FFR

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Deux joueurs du XV de France, le deuxième ligne du club de Pau, Hugo Auradou et le troisième-ligne de La Rochelle, Oscar Jégou, sont visés par une plainte pour agression sexuelle et ont été arrêtés par la police en Argentine, lundi 8 juillet, a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) Martin Ahumada, porte-parole du pouvoir judiciaire de la province de Mendoza (Centre-Ouest).

Le président de la Fédération française de rugby (FFR), Florian Grill, et son vice-président, Jean-Marc Lhermet, accompagnés par l’ambassadeur et le consul de France en Argentine, ainsi que Rodrigo Roncero [ancien international argentin] et un avocat ont rencontré les joueurs mardi à Buenos Aires, selon un communiqué de la FFR. « Ces derniers ont confirmé avoir eu dans la nuit une relation sexuelle avec la jeune femme, mais ont fermement nié toute forme de violence », peut-on lire dans le document.

Les deux rugbymans doivent être transférés vers Mendoza, lieu de l’agression présumée et où les Bleus ont disputé, samedi, leur premier match face à la sélection argentine (28-13). Selon la presse locale, l’agression aurait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, au Diplomatic Hotel de Mendoza, où logeaient joueurs et staff pour le test contre les Pumas.

« Pour l’heure, l’enquête suit son cours. La Fédération est actuellement dans l’attente des auditions de la victime présumée et des joueurs. Le cours de l’enquête se poursuivra dès demain à Mendoza », précise encore le communiqué.

Les Bleus de Fabien Galthié doivent partir mardi pour Montevideo, où ils affronteront la sélection uruguayenne mercredi. Mais, selon la FFR, Florian Grill et Jean-Marc Lhermet ont pris la décision de ne pas se déplacer en Uruguay avec le XV de France, mais de rester en Argentine « afin de se rendre disponibles pour suivre pleinement ce dossier, en collaboration avec les autorités ». Le XV de France reviendra ensuite à Buenos Aires pour défier à nouveau l’Argentine, samedi.

Amélie Oudéa-Castéra : « Si l’enquête établit les faits reprochés, ils constituent une atrocité sans nom »

La procureure a demandé l’arrestation immédiate des suspects, qui sont à Buenos Aires pour la suite de la tournée estivale. Citée par L’Equipe, Daniela Chaler rapporte que la plaignante, qui a livré « de nombreux détails sur le déroulement de la soirée », a vu « une médecin légiste qui a constaté des blessures ». Ces constatations ont permis d’ouvrir une enquête pour « délit d’abus sexuel aggravé et d’ordonner la détention ». Mme Chaler précise que la peine encourue est « lourde et [qu’il existe] par conséquent un risque de fugue ».

« Il y a une enquête en cours. On n’a pas encore tous les détails puisqu’on vient d’arriver à Buenos Aires avec Jean-Marc Lhermet [vice-président] », a déclaré le président de la Fédération française de rugby (FFR), Florian Grill, à quelques journalistes dont l’AFP. « Si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves. Il faut avoir une pensée pour la jeune femme. C’est à l’inverse de tout ce que le rugby est, de tout ce que le rugby fait, de tout ce que le rugby construit (…), mais il faut laisser l’enquête, qui est nécessaire, se dérouler », a-t-il ajouté. « Le rugby est anecdotique, tout le reste est accessoire. L’enchaînement est dramatique », a-t-il encore assuré.

De son côté, la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, a considéré sur X que « si l’enquête établit les faits reprochés, ils constituent une atrocité sans nom », avant de dire « merci à Florian Grill pour ses mots justes et son émotion que chacun partage ce matin. Je reste en lien avec la fédération et notre ambassade sur place ».

Après l’affaire Melvyn Jaminet

Cette histoire intervient au lendemain de l’affaire Melvyn Jaminet, écarté du groupe après des propos racistes tenus dans une vidéo publiée dimanche et dont il s’est dit « honteux ». « Ma daronne qui me demande si j’ai fait la fête [il souffle]. Je te jure le premier Arabe que je croise sur la route je lui mets un coup de casque », déclare, visiblement énervé, le joueur (25 ans, vingt sélections), qui se filme lui-même dans cette courte vidéo non datée, postée sur Instagram et depuis supprimée.

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Dans un communiqué publié rapidement après sa diffusion, la FFR avait condamné « avec la plus grande fermeté les propos tenus par Melvyn Jaminet, qui sont totalement inacceptables et contraires aux valeurs fondamentales de notre sport ». Le joueur « a été mis à l’écart avec effet immédiat et quitte le groupe France actuellement présent en Argentine », avait ajouté la FFR, soulignant qu’une « enquête interne » était en cours pour « prendre les mesures appropriées ».

La ministre des sports avait salué sur X une « réaction rapide et adaptée à l’effroi que suscitent les propos de Melvyn Jaminet », ajoutant « tolérance ZÉRO contre le racisme ». Jaminet était entré en jeu à la 73e minute de la victoire face à l’Argentine, samedi à Mendoza, la première chez les Pumas depuis 2016. Remplaçant de l’arrière Léo Barré, il avait inscrit deux points en transformant l’essai de l’ailier Théo Attissogbé (76e).

Dimanche soir, Melvyn Jaminet avait publié un message d’excuses sur son compte Instagram. « Je suis profondément désolé et honteux de mes paroles. Je tiens à m’excuser auprès de tout le monde. Je comprends que cela ait pu blesser et offenser de nombreuses personnes, et je tiens à dire clairement que ces propos ne reflètent en aucun cas mes valeurs ou celles de l’équipe de France de rugby (…). Je comprends la sanction de la FFR et me tiens à sa disposition afin de mettre la lumière sur cette affaire », écrit le joueur.

Le Monde avec AFP

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