A Saint-Brieuc, le « gigolo » de la croisière déclaré coupable d’avoir abusé de la faiblesse d’une vieille dame

62

Le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc n’a pas cru à l’histoire de la « relation amoureuse très forte » que lui a racontée Daniel Naro, sur sa liaison avec Françoise L., une veuve de vingt-six ans son aînée, rencontrée lors d’une croisière. Il a considéré que le prévenu avait bien abusé de la faiblesse de la vieille dame, en la dépouillant de tout son patrimoine et l’a condamné, jeudi 25 mai, à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis probatoire pour rembourser les sommes perçues.

A la mort de leur mère, âgée de 83 ans en décembre 2021, ses deux enfants avaient découvert que cette commerçante à la retraite avait vendu la totalité de ses biens immobiliers, dont une maison de famille avec vue sur mer, et soldé son assurance-vie. Le montant des transactions – plus de 463 000 euros – avait disparu de ses comptes bancaires, qui étaient quasi à sec. Le principal bénéficiaire de sa prodigalité était Daniel Naro, dont elle avait fait la connaissance trois ans plus tôt, en novembre 2018, lors d’une croisière offerte par un casino où elle avait ses habitudes.

Le quinquagénaire, originaire d’Antibes, l’avait abordée près des machines à sous, où selon ses propres termes, ils avaient eu « une première approche ». « On s’est embrassés », disait-il. Peu de temps après, il était venu lui rendre visite dans sa maison de bord de mer en Bretagne et était reparti de ce week-end avec un premier virement de 25 000 euros. Ils ne s’étaient revus que trois ou quatre fois après, Daniel Naro lui promettant régulièrement de lui rendre visite avant d’annuler – « Je ne voulais pas qu’elle attrape le Covid ! », se justifiait-il. Mais il appelait la vieille dame plusieurs fois par jour, recevait d’elle des virements réguliers, évalués à 227 250 euros – dont une partie avait permis l’achat de deux Rolex – et avait obtenu l’accès à ses comptes bancaires, au prétexte de l’aider car « elle ne connaissait rien à Internet ».

Françoise L. était alors fâchée avec sa famille, blessée de ne pas avoir été invitée au baptême d’un arrière-petit-enfant, en Irlande, et un temps isolée de ses amis pour cause de confinement. Pendant que l’octogénaire vivait dans l’attente de ses appels, consignant précieusement chacun d’entre eux dans son carnet, Daniel Naro s’inscrivait à d’autres croisières, rencontrait d’autres vieilles dames seules qui s’ennuyaient, flambait au casino, s’offrait les services de prostituées et déclarait ses excès de vitesse sur les routes de la Côte d’Azur au nom de Françoise L.

Il vous reste 41.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source link