A Rome, Berlin et Paris, Volodymyr Zelensky prépare sa contre-offensive

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Avant de lancer une contre-offensive destinée à reprendre un maximum de territoires occupés par la Russie, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’assure de l’appui de ses alliés européens. Tel est le sens de la mini-tournée effectuée ce week-end en Italie, en Allemagne, puis en France, où il est arrivé dimanche soir 14 mai, à bord d’un avion gouvernemental français en provenance d’Aix-la-Chapelle ; il venait d’y recevoir une prestigieuse récompense allemande – le prix Charlemagne –, pour sa contribution à l’unité européenne.

De fait, l’Ukraine frappe avec insistance, depuis le début de la guerre, à la porte des Vingt-Sept, et son président est tenu de soigner ses relations avec les trois principaux Etats membres de l’Union européenne (UE), dont le soutien militaire a d’abord paru timoré, comparé à celui des Etats-Unis ou de la Pologne, avant de s’affermir au fil de l’invasion russe.

A chacune des étapes du déplacement du président ukrainien, les uns et les autres ont d’ailleurs redoublé d’entrain pour témoigner de leur engagement en faveur de son pays, près de quinze mois après le début du conflit, non sans renoncer, quand les armes se tairont, à la perspective d’une issue négociée au conflit qui ébranle le continent.

Accueilli par la première ministre Elisabeth Borne, à l’aéroport de Villacoublay (Yvelines), Volodymyr Zelensky s’est entretenu avec Emmanuel Macron lors d’un dîner de plus de trois heures à l’Elysée, dimanche soir – dont une heure en tête-à-tête. Les deux hommes ont examiné « les besoins urgents » de l’Ukraine que ce soit sur le plan militaire mais aussi humanitaire. Et ce alors que la situation est difficile sur le front, en particulier à Bakhmout.

Le chef de l’Etat français devrait profiter, lundi, de son intervention au journal de 20 heures de TF1 pour annoncer des livraisons supplémentaires d’équipements militaires. La France est à nouveau prête à fournir des « dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10RC », d’après la déclaration commune publiée dimanche à l’issue du dîner, afin d’équiper « plusieurs bataillons » ukrainiens.

Concertation diplomatique

L’idée est également de contribuer à renforcer la défense antiaérienne de l’Ukraine. Et d’assurer la maintenance des canons Caesar déjà transférés. L’accent est de surcroît mis sur la formation de soldats ukrainiens en France (2 000 cette année), ou en Pologne avec la contribution de militaires français (quelque 4 000). En revanche, la question des avions de chasse, réclamés par M. Zelensky à ses alliés occidentaux, « est un peu prématurée », dit-on à l’Elysée, notamment pour des raisons liées à la formation des pilotes.

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