A Paris, quand des immeubles entiers sont convertis en apparthôtels de luxe

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Une terrasse de l’appart-hôtel My Maison in Paris, rue de Grenelle, dans le 7ᵉ arrondissement de Paris.

C’est un bâtiment élégant de cinq étages, habillé d’un balcon filant et de persiennes en bois blanc. Il est situé sur la très chic avenue de Lowendal, à deux pas des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris. De l’extérieur, tout porte à croire qu’il s’agit d’un immeuble d’habitation – ce qui était d’ailleurs le cas jusque très récemment. Pourtant, depuis un mois, il abrite une forme discrète d’hôtel, nommé La Sève. Pas de réception, pas d’enseigne très visible à l’extérieur : on trouve à tous les étages de luxueux appartements hôteliers, décorés avec goût et supervisés par une « maîtresse de maison ». On peut réserver chacun d’entre eux, avec leurs trois ou quatre chambres, pour environ 1 500 euros la nuit, sur Booking ou Airbnb. Ou bien juste louer une chambre avec sa salle de bains (environ 300 euros), et partager salon et cuisine avec un autre voyageur. Du personnel assure le ménage, sert le petit déjeuner, et la maîtresse de maison peut convoquer un chef cuisinier sur demande.

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L’immeuble a été racheté en 2020 par Guillaume Lange, un financier parisien à la tête d’un family office, dans lequel il gère la fortune de 200 clients. Cet ancien associé chez Accenture, au carnet d’adresses bien fourni, aurait pu l’exploiter en immobilier classique. Il a préféré se lancer sur ce marché des appartements hôteliers, plus risqué mais plus rentable, en plein essor dans la capitale. Outre celui de l’avenue Lowendal, il vient de racheter, avec des investisseurs, trois autres immeubles dans le 8e, le 12e et le 13e arrondissement, pour y développer le même concept, sous la marque commune 1.75. Les quatre opérations dépassent les 50 millions d’euros. D’autres rachats sont dans les tuyaux.

Guillaume Lange n’est pas le seul à s’engouffrer dans ce créneau des apparthôtels, occupé jusqu’ici par les résidences Citadines, Adagio ou Appart’City, dans des versions très standardisées et bien moins chères. Ces nouveaux acteurs du monde de l’hôtellerie, qui se sont multipliés en l’espace de cinq ans – Edgar Suites, 1.75, Madeho, Groupe WS, My Maison in Paris, Black Door, Sweet Inn, HighStay… –, veulent renouveler le genre, avec une offre plus luxueuse, de la décoration branchée, des services variés. Tous surfent sur une nouvelle demande, chez les voyageurs, pour des logements avec cuisine et salon. « Ce sont des concepts bien adaptés aux familles, mais aussi aux voyageurs business, aux groupes d’amis. Dans nos vies, les frontières sont moins rigides, on peut travailler et être en vacances au même endroit, ces produits hybrides y répondent bien », analyse Vanguelis Panayotis, consultant spécialisé dans l’hôtellerie chez MKG.

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