A la veille de la présidentielle, le sud de la Russie visé par des bombardements et des incursions armées

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Après des attaques aériennes de l’Ukraine sur Belgorod, en Russie,  le 14 mars 2024.

Pour Vladimir Poutine, l’objectif des attaques lancées ces derniers jours contre les régions méridionales de la Russie ne fait aucun doute : « saper l’élection présidentielle » qui doit se tenir dans le pays du 15 au 17 mars, estimait le président russe mercredi 13 mars, au cours d’un entretien télévisé.

De fait, pour un pouvoir qui continue de promettre à sa population une certaine forme de normalité et de « stabilité », après deux ans de guerre en Ukraine, les bombardements et plus encore les incursions de combattants venus d’Ukraine dans les régions de Koursk et de Belgorod font mauvais effet, même si elles ne sont pas en mesure de perturber la réélection annoncée de Vladimir Poutine.

La ville de Belgorod, 330 000 habitants, a été jeudi la cible de nouveaux bombardements, les plus intenses depuis le début de la semaine. Deux civils circulant en voiture ont été tués dans deux incidents distincts, et au moins une dizaine d’autres ont été blessés. Plusieurs bâtiments civils ont aussi été endommagés. La veille, le siège régional du FSB, les services de sécurité, avait été touché par un drone. Une habitante contactée par Le Monde évoque des explosions régulières et une situation « effrayante ».

Des groupes russes ralliés à Kiev

Les groupes de combattants russes pro-ukrainiens, à l’origine de ces attaques, avaient diffusé mardi un communiqué appelant les civils à évacuer les villes frontalières. Ces trois unités – la légion « Liberté de la Russie », proche de l’ancien député russe Ilia Ponomarev, le « Corps des volontaires russes » (RDK), orienté à l’extrême droite, et le « Bataillon sibérien », qui se serait constitué à l’automne 2023 – assurent viser des cibles militaires, « en réponse aux bombardements meurtriers menés chaque jour sur des civils ukrainiens innocents » depuis ces régions méridionales russes.

Les groupes russes ralliés à Kiev assurent aussi avoir mené plusieurs incursions dans des villages des régions de Koursk et Belgorod, ce qui n’était pas arrivé depuis la fin 2023. La réalité des combats dans la zone frontalière ne fait aucun doute. Des deux côtés, des vidéos aériennes ou filmées au sol ont été diffusées, qui montrent que des blindés ont été détruits de part et d’autre.

La situation précise sur le terrain est toutefois difficile à établir, aucun des deux camps ne fournissant d’informations fiables. Plusieurs vidéos diffusées par les unités russes pro-ukrainiennes, montrant leur installation dans des villages russes ou la fuite d’unités ennemies ont été authentifiées. Mais au moins une, censée montrer des combattants dans le village de Tiotkino, dans la région de Koursk, serait fausse. Selon les conclusions d’observateurs indépendants, la séquence aurait été filmée côté ukrainien de la frontière.

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