

Le gouvernement ukrainien applique à la guerre les enseignements du marketing. Depuis le printemps, un système de bonus baptisé « E-bal » motive les militaires à détruire davantage de cibles. Parallèlement, une armurerie en ligne, Brave1 Market, a été créée pour fluidifier les transactions entre unités combattantes et fabricants d’armes. Les bonus récoltés par l’intermédiaire du système E-bal sont convertibles en hryvnias (la devise ukrainienne) pour être dépensés sur la plateforme Brave1 Market.
E-bal est un jeu de mots formé sur « E », pour « électronique », et « bal », qui signifie « point ». Mais, surtout, ebal est le passé d’un des verbes les plus vulgaires en ukrainien et en russe. « Ebal » peut ainsi se traduire par « niqué ». Autrement dit, plus on « nique » de cibles, plus on gagne d’armes.
Il existe un barème détaillé pour chaque cible. Les plus difficiles à détruire sont celles qui rapportent le plus de points. « Tout en haut figurent le Jitel [très puissant brouilleur russe, le pire ennemi des drones] et les systèmes de défense antiaérienne, explique Oleksandr, dit « Saha », commandant d’une compagnie de dronistes au sein de la 23e brigade mécanisée ukrainienne. Ensuite viennent la grosse artillerie, les canons automoteurs. Tout en bas figurent les voitures et l’infanterie. »
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