Les rebelles houthistes revendiquent une attaque contre un porte-avions américain

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Des partisans des rebelles houthistes à Sanaa, le 11 mars 2025.

Les rebelles houthistes, au Yémen, ont revendiqué dimanche 16 mars une attaque contre un porte-avions américain en mer Rouge, en riposte aux frappes menées la veille par les Etats-Unis. « En réponse à cette agression [américaine], les forces armées ont mené une opération militaire (…) visant le porte-avions américain USS-Harry-Truman et les navires de guerre qui l’accompagnent dans le nord de la mer Rouge », ont déclaré les houthistes, affirmant avoir tiré dix-huit missiles et un drone. Les Etats-Unis n’ont pas confirmé cette attaque dans l’immédiat.

Le chef des houthistes, Abdel Malek Al-Houthi, a appelé les Yéménites à se rassembler lundi « par millions » pour protester contre ces frappes qui ont visé samedi notamment Sanaa, la capitale du Yémen, et fait au moins 31 morts dont des enfants, selon les rebelles. Dans un discours à la télévision, il a annoncé que les houthistes viseraient des navires de marchandise américains en mer Rouge tant que les Etats-Unis « poursuivraient leur agression ».

La veille, les Etats-Unis avaient frappé des bastions rebelles à la suite de menaces contre le commerce maritime et contre Israël. Donald Trump avait promis « l’enfer » aux « terroristes houthistes » et sommé l’Iran de cesser de soutenir ces rebelles, qui ont multiplié les attaques contre le commerce maritime au large du Yémen depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Les frappes ont tué « plusieurs dirigeants-clés des houthistes », a affirmé dimanche le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz.

Conversation américano-russe

Les houthistes contrôlent de larges pans du Yémen, dont la capitale, Sanaa. Ils font partie, avec notamment le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah, au Liban, de ce que l’Iran appelle l’« axe de la résistance » face à Israël. Ces deux mouvements ont condamné les raids américains, qui, selon le ministère de la santé des houthistes, ont touché Sanaa, le gouvernorat de Saada, dans le nord du Yémen, et la ville de Radaa, dans le centre.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2023, les houthistes ont mené plusieurs attaques de missiles contre Israël et des navires accusés de liens avec ce pays, affirmant agir « en solidarité avec les Palestiniens ». Les attaques ont cessé après l’entrée en vigueur d’une trêve le 19 janvier. Mais, après le refus d’Israël de permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien, les rebelles ont annoncé le 11 mars leur intention de les reprendre.

« Ne menacez pas le peuple américain, son président (…) ou les routes maritimes mondiales. Et si vous le faites, attention, parce que l’Amérique vous en tiendra totalement responsable ! », a lancé samedi Donald Trump à l’adresse de l’Iran. Téhéran a condamné des frappes « barbares » et rejeté les menaces du président américain. « Le gouvernement américain n’a aucune autorité et aucun droit de dicter la politique étrangère de l’Iran », a rétorqué le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.

Lire aussi (juillet 2024) | Article réservé à nos abonnés Yémen : les armées occidentales impuissantes à enrayer les attaques des houthistes

Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a affirmé dimanche que « la poursuite des attaques houthistes contre les navires militaires et commerciaux américains en mer Rouge ne sera pas tolérée ». M. Lavrov, dont le pays est proche de l’Iran, a répondu que toutes les parties devraient s’abstenir de recourir à la force au Yémen.

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L’Organisation des Nations unies (ONU) a demandé dimanche aux Etats-Unis et aux rebelles de cesser leurs attaques. « Toute nouvelle escalade pourrait exacerber les tensions régionales, alimenter des cycles de représailles susceptibles de déstabiliser davantage le Yémen et la région, et faire peser de graves risques sur la situation humanitaire déjà désastreuse dans le pays », a déclaré dans un communiqué Stéphane Dujarric, le porte-parole d’Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.

Pays pauvre de la péninsule Arabique, peuplé de 38 millions d’habitants, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les houthistes au gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts.

Le Monde avec AFP

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