

Des renforts de la force européenne (Eufor) ont commencé à arriver, mardi 11 mars, en Bosnie-Herzegovine, pays divisé des Balkans où la situation s’est fortement tendue après la condamnation en justice du chef politique des Serbes bosniens, Milorad Dodik, pour le non-respect du haut représentant international.
Près de trente ans après la guerre (1992-1995), le Parlement de la République serbe de Bosnie (Republika Srpska) a adopté fin février plusieurs lois séparatistes visant à interdire à la police et à la justice de l’État central d’exercer dans cette entité des Serbes de Bosnie.
« A partir d’aujourd’hui, les forces de réserve commenceront à arriver en Bosnie-Herzégovine par voie terrestre (…) et par voie aérienne », a fait savoir le quartier général de l’Eufor dans un communiqué. Trois pays européens – la République tchèque, l’Italie et la Roumanie – vont envoyer ces renforts, avec des véhicules et des hélicoptères. Leur déploiement se fera « au cours des prochains jours », selon le communiqué.
Une unité de militaires roumains est arrivée dans la journée à l’aéroport de Sarajevo à bord d’un avion de transports des troupes, selon des images diffusées par l’Eufor. Par ailleurs, plusieurs hélicoptères de l’armée italienne sont arrivés dans la base de l’Eufor à Butmir, en banlieue de Sarajevo, a annoncé la mission de l’Eufor en Bosnie sur Facebook. La force européenne avait annoncé, vendredi, une « augmentation temporaire » de ses troupes sur place, « une mesure proactive (…) dans l’intérêt de tous ses citoyens ». Le nombre de militaires supplémentaires n’a pas été communiqué, tout comme les effectifs actuels de la mission sur place (Althea).
La communauté internationale ne laissera « pas un vide sécuritaire s’installer » dans le pays
Selon un communiqué d’une mission parlementaire autrichienne, qui a effectué en février une visite aux troupes déployées en Bosnie, la force européenne compte 1 500 personnes dans ce pays.
Le président de la Republika Srpska, Milorad Dodik, a été reconnu coupable le 26 février par la Cour d’État, à Sarajevo, de non-respect des décisions du haut représentant international, Christian Schmidt, chargé de veiller au respect de l’accord de paix de Dayton. Il a été condamné à une peine d’an de prison, assortie d’une interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans. Il peut faire appel, mais il a rejeté le verdict. En riposte, le Parlement de la Republika Srpska a adopté une législation rejetant l’autorité dans l’entité serbe au Parquet d’État – qui a inculpé M. Dodik –, de la Cour d’État – qui l’a condamné –, et de la police centrale (SIPA).
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a assuré lundi à Sarajevo que la communauté internationale ne laisserait « pas un vide sécuritaire s’installer » dans le pays.