L’Albanie métamorphosée par l’explosion du tourisme low cost

3100


La plage de Shengjin, en Albanie, en juin 2022.

Sur la côte albanaise, l’ambiance est encore estivale alors que la fin de l’année approche. A l’hôtel-club Fllad, à l’ouest de la capitale, Tirana, on se baigne dans l’Adriatique, et même si les soirées sont fraîches, le bar de la piscine sert mojitos et vodkas grenadine à volonté. « Avant de venir ici, je ne connaissais rien sur ce pays », reconnaît Nancy Mignon, 39 ans, en vacances au Fllad avec son compagnon et un couple d’amis. « L’agence de voyages nous a dit : “L’Albanie, c’est nouveau, c’est beau et c’est pas cher. Donc on a tenté” », évoque cette employée dans une crèche, qui vit près de Charleroi, en Belgique.

Le petit groupe est agréablement surpris, comme tous ceux rencontrés dans ce club, rempli par le tour-opérateur FRAM : l’atmosphère méditerranéenne, la plage, les visites à Tirana ou dans les villages historiques de Gjirokastër et Berat… Et l’hôtel tout neuf, avec ses vastes chambres et son carrelage étincelant – même si ses alentours immédiats, avec de multiples édifices en construction, présentent peu d’intérêt. « On a lancé deux clubs cette année dans le pays et on y a fait partir 6 000 personnes : ça a dépassé toutes nos espérances, livre François Perrin, responsable de l’Albanie chez FRAM. On vient de signer pour un troisième pour 2025. »

L’une des raisons de ce succès, ce sont les prix proposés, dans ce pays qui est l’un des plus pauvres d’Europe. Au Fllad, les clients, presque tous français, avaient payé, pour ces vacances de la Toussaint, entre 500 et 600 euros la semaine par personne, pour un séjour en pension complète, vol depuis la France inclus. « C’est bien moins cher que la Grèce ou la Croatie », constate Franck Legrain, 51 ans, en vacances avec sa compagne. « Et ça nous a permis de découvrir une culture et une histoire dont nous n’avions aucune idée », poursuit ce directeur commercial dans une PME, qui vit dans le Gard.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Quand les vacances coûtent de plus en plus cher

D’autres formules s’avèrent tout aussi low cost : Vanessa Lefranc, créatrice de lampes venue de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), estime qu’elle a dépensé « environ 1 000 euros » (hors vol) pour sa semaine ici, fin octobre, pour elle et ses enfants de 16 et 19 ans. Dans ce pays grand comme la Bretagne, la famille s’est déplacée en voiture de location et a logé à l’hôtel ou dans des chambres à la ferme, réservés sur les plateformes Booking ou Airbnb. Un voyage « ultradépaysant » entre plages, lacs et montagnes, que ses ados ont « adoré ». « On s’est toujours senti loin de la foule, sauf dans certains sites, comme la source de l’Œil bleu », relate-t-elle. « On a l’impression de découvrir l’Albanie au bon moment, avant l’arrivée du tourisme de masse », poursuit M. Legrain.

Il vous reste 76.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link