Face à Temu et à l’ultradiscount chinois, les grandes économies d’Asie du Sud-Est se mobilisent

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Un colis de la plate-forme chinoise Temu, à Athènes, le 3 septembre 2024.

Temu, le bazar en ligne de produits chinois ultradiscount, rencontre de la résistance dans les grandes économies d’Asie du Sud-Est comme le Vietnam, la Thaïlande et l’Indonésie, dont les autorités prennent les unes après les autres des mesures pour limiter ses avancées. La plateforme chinoise, la deuxième la plus populaire au monde derrière Amazon en nombre de visites, est actuellement dans le collimateur de l’Union européenne (UE), qui a ouvert une enquête, le 31 octobre, pour non-conformité d’une partie des produits qui y sont vendus. Bruxelles songe également à lever l’exemption de taxes pour les produits venus de l’extérieur de l’UE d’une valeur inférieure à 150 euros.

Dans l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), constituée de dix membres, qui n’est pas une union douanière mais a signé des accords de libre-échange avec la Chine, Temu et certains de ses concurrents chinois comme TikTok Shop (la vente de produits sur TikTok par le biais de clips vidéo) et Shein, le site de fast-fashion, sont accusés de livrer une concurrence déloyale aux petits producteurs locaux. Ils mettent aussi à mal les positions d’autres grands acteurs asiatiques de l’e-commerce, dominés par les géants indonésien Tokopedia et singapouriens Shopee et Lazada, trois des six « licornes » (une société dont la valeur dépasse le milliard de dollars, soit 923 millions d’euros au cours actuel) de la région dans le domaine des hautes technologies.

Temu avait à peine fait son entrée en scène au Vietnam, début octobre, à grands coups de remises et de livraisons gratuites, que la plateforme a été sommée de se signaler auprès autorités et que les consommateurs ont été avertis de la prolifération de produits non réglementés. Les régulateurs nationaux ont également brandi la menace de rétorsions antidumping.

Concurrence déloyale

Le commerce électronique est en plein essor au Vietnam, avec des ventes mensuelles de près de 1 milliard de dollars depuis le début de 2024, dominées par Shopee, numéro un en Asie du Sud-Est avec 71 % de part de marché dans ce pays, et pour le reste, par le chinois TikTok Shop et Lazada, en partie détenu par le chinois Alibaba.

Des producteurs locaux cités par la presse locale se plaignent désormais de subir une concurrence déloyale de la part de leurs homologues chinois. Temu met en contact directement les consommateurs avec des usines en Chine et contourne ainsi tous les intermédiaires du Vietnam. Or, ce dernier enregistre un déficit commercial de plus de 45 milliards d’euros avec la Chine, appelé à croître encore en 2024.

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