L’OTAN s’inquiète de la faiblesse de la défense européenne face à la menace russe

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Un pilote de l’armée de l’air française manœuvre un Airbus A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport), lors de l’exercice « Ramstein Flag 2024 », le 4 octobre 2024.

A trois jours d’une importante réunion à Ramstein, en Allemagne, qui doit rassembler, le 12 octobre, quelque cinquante pays soutenant l’Ukraine, le déplacement d’Emmanuel Macron dans un camp d’entraînement de l’est de la France, prévu mercredi 9 octobre, ne doit rien au hasard. Durant les prochains mois, quelque 2 500 militaires ukrainiens doivent y suivre une formation aux côtés de 1 500 soldats français. Une formation qui a déjà débuté, pour la plupart d’entre eux, et dont le but est qu’ils puissent à la fois s’aguerrir, mais aussi se faire la main sur une partie des armes qui repartiront avec eux sur les champs de bataille : des canons Caesar, des véhicules blindés ou encore des missiles antichars.

Cette visite en forme de symbole du soutien français à Kiev illustre aussi les efforts de Paris dans le cadre de la défense collective de l’OTAN, alors que l’Alliance atlantique a décidé de monter d’un cran la pression sur ses trente-deux alliés en matière de planification militaire. Le 6 octobre, le quotidien allemand Die Welt a en effet dévoilé, de manière détaillée, des éléments chiffrés sur les « plans » militaires de l’OTAN, transmis aux alliés depuis le printemps. Des documents d’ordinaire classifiés, dont la publication partielle dénote l’inquiétude des plus hautes autorités militaires de l’Alliance à la vue « des moyens financiers supplémentaires considérables » qu’il faudrait des alliés pour les rendre vraiment opérants, relate le quotidien allemand.

D’après Die Welt, qui a pu consulter ces « plans », les objectifs assignés aux alliés ont été fortement rehaussés depuis le sommet de l’Alliance, à Madrid, à l’été 2022. Alors que le seuil minimum de 82 brigades prêtes au combat était considéré comme suffisant en 2021, avant le conflit ukrainien, l’ambition de l’OTAN est désormais d’atteindre le seuil de 131 brigades à l’horizon 2031, soit une augmentation de près de cinquante unités de 3 000 à 4 000 soldats chacune. Une hausse d’au moins 150 000 effectifs au total qui doit s’accompagner du renforcement des capacités d’encadrement et de soutien de ces forces, pour l’instant largement sous dotées.

« Nous devons aller plus vite »

La divulgation de ces chiffres intervient seulement quelques jours après la prise de fonction de Mark Rutte, le nouveau secrétaire général de l’OTAN, dont le sommet de Ramstein doit constituer le premier grand rendez-vous. Sous la pression des Etats-Unis, qui ne cessent de répéter que leur priorité n’est plus tant l’Europe que l’Indo-Pacifique, et face aux incertitudes de l’élection présidentielle américaine, en novembre, l’ancien premier ministre néerlandais a fait du réarmement des alliés sa priorité. « Nous avons besoin de forces plus nombreuses et mieux équipées, d’une industrie de défense transatlantique plus robuste, d’une capacité de production accrue dans le domaine de la défense », a insisté M. Rutte, lors de sa prise de fonction, le 1er octobre.

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