Warren Buffett vend la moitié de ses actions Apple

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Warren Buffett participe à une discussion lors du Sommet de la Maison-Blanche sur les Etats-Unis des femmes, à Washington, le 14 juin 2016.

Le week-end devait être calme après le plongeon de Wall Street enregistré vendredi 2 août, déclenché par des chiffres décevants de l’emploi américain. Jusqu’à ce que Berkshire Hathaway, la firme de l’investisseur de génie Warren Buffett, annonce ses résultats pour le second semestre.

Elle est la seule à le faire un samedi, et elle a lâché une bombe, ce samedi 3 août : l’entreprise a liquidé, au deuxième trimestre, la moitié de ses actions Apple, pour un montant de 76 milliards de dollars. Celles-ci ayant augmenté au second trimestre, leur valeur de portefeuille est passée de 135 à 84 milliards de dollars. En y ajoutant des ventes d’actions de la banque Bank Of America pour 3,8 milliards de dollars compensés par quelques achats, Warren Buffett, âgé de 93 ans, a donc vendu pour plus de 75 milliards de dollars d’actions. Il se retrouve à la tête d’une immense cagnotte de liquidités : 277 milliards de dollars, soit le quart de ses actifs.

Le mouvement est conséquent. Il met fin à une stratégie d’investissement massif dans Apple initiée en 2016. Le « sage d’Omaha » avait pour habitude de ne pas investir dans les technologies, affirmant qu’il ne les comprenait pas. Il avait changé d’avis face à la domination écrasante d’Apple et ses marges mirobolantes. Depuis toujours, M. Buffett a investi dans des secteurs à très forte marge, dans des marques quasi imprenables en position concurrentielle dominante, qu’il s’agisse de Coca-Cola, d’American Express ou des compagnies d’assurances.

Apple rentrait dans cette case et le choix fut couronné de succès, la valeur du titre de la firme à la pomme ayant été multipliée par neuf depuis le premier investissement de Berkshire Hathaway. Lors de son assemblée générale de mai, M. Buffett avait indiqué qu’il se séparerait un peu de ses actions Apple, indiquant le risque fiscal : il est possible que la prochaine administration remonte la fiscalité du capital, eu égard au déficit budgétaire américain abyssal.

Moins confiance dans la stratégie de Tim Cook

Toutefois, l’explication ne suffit pas à convaincre. Trois hypothèses sont avancées : Warren Buffett ne veut pas disposer d’un portefeuille excessivement concentré sur une action – Apple représente encore 30 % de celui de Berkshire. Il a moins confiance dans la stratégie de Tim Cook, patron d’Apple, l’entreprise ayant pris du retard dans l’intelligence artificielle et restant très exposée à la Chine. Les malheurs d’Apple, qui a présenté de bons résultats cette semaine, doivent être toutefois relativisés : l’entreprise a retrouvé son titre de première capitalisation du monde, devant Microsoft et Nvidia, avec une valeur en Bourse de 3 350 milliards de dollars.

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