Malgré les promesses, Israël limite toujours l’accès de l’aide humanitaire à Gaza

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Des paquets de sucre sur la base aérienne jordanienne King Abdullah II, en attente de largage aérien sur la bande de Gaza, le 9 avril.

Au nord de la bande de Gaza, le point de passage d’Erez, qui permet un accès direct à ce territoire largement coupé du monde, n’a pas rouvert. A 30 kilomètres de l’enclave, les responsables du port d’Ashdod, dont les infrastructures industrielles permettraient une arrivée massive d’aide humanitaire, attendent toujours des instructions pour commencer les livraisons, selon la presse israélienne. Ceci, malgré les engagements pris par le premier ministre Benyamin Nétanyahou, lors d’une conversation téléphonique avec le président américain Joe Biden, après la mort, le 1er avril, de sept employés de l’ONG World Central Kitchen, tués par l’armée israélienne.

L’urgence devient absolue, pour les 300 000 Gazaouis coincés dans le Nord, qui abritait plus de 1 million de personnes avant la guerre. Samantha Power, la directrice de l’Agence américaine pour le développement international (Usaid), a affirmé, jeudi 11 avril, que la famine y avait commencé.

Les blocages existent à plusieurs niveaux. Les ministres suprémacistes d’extrême droite, Bezalel Smotrich, aux finances, et Itamar Ben Gvir, à la sécurité nationale, tentent par tous les moyens d’empêcher l’arrivée d’aide humanitaire. Après avoir longuement échangé avec Benyamin Nétanyahou, le premier aurait obtenu de faire partie d’un comité de supervision pour l’assistance humanitaire, avec d’autres ministres, les faucons Miri Regev (transport) et Israël Katz (affaires étrangères), selon le journaliste israélien Yaron Avraham. Contacté par Le Monde, David Baker, du bureau du premier ministre, n’a pas souhaité commenter cette information.

L’acheminement de l’aide ralenti

A l’extérieur de l’enclave, la livraison d’aide arrive massivement par l’Egypte, via les docks de Port-Saïd ou l’aéroport d’El-Arich, dans le Sinaï. Mais les procédures de contrôle, réclamées par Israël, ralentissent considérablement son acheminement. Un responsable d’une ONG internationale, qui souhaite garder l’anonymat, affirme : « Quand un contenu est chargé sur un camion à Port-Saïd, il se passe en moyenne dix-huit jours jusqu’à son déchargement à Kerem Shalom. »

Ici, comme à Nitsana, points de passage israéliens où sont inspectés les conteneurs, de nombreuses manifestations s’opposent à l’entrée de l’aide humanitaire, comme celles organisées par les activistes du groupe Tsav 9 (Ordre 9) – et parfois dispersées, comme ce jeudi, à Nitsana. Deux tiers des juifs israéliens se disent hostiles à de telles livraisons, selon un sondage du Israel Democracy Institute réalisé au mois de février.

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