L’armée israélienne a annoncé la mort à Gaza, samedi 24 février, d’un militaire supplémentaire, portant à 238 le nombre de ses soldats tués depuis le début de l’opération terrestre le 27 octobre 2023 – en plus des près de 1 200 civils et militaires tués dans les attaques du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre. Dans la matinée de samedi, le Hamas a lui déclaré que le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza dans cette guerre s’élevait à 29 606 – un chiffre non vérifiable de manière indépendante et qui inclurait combattants comme civils.
« Probablement matière à avancer vers un accord » de trêve
Le cabinet de guerre israélien a donné son feu vert samedi à l’envoi sous peu d’une délégation au Qatar afin de poursuivre les discussions des derniers jours à Paris en vue d’un nouvel accord de trêve à Gaza assorti de la libération d’otages, selon des responsables et des médias locaux.
Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad David Barnea s’est rendue vendredi à Paris pour un suivi sur un projet de trêve discuté fin janvier dans la capitale française avec ses homologues américain et égyptien et le premier ministre du Qatar.
« La délégation est revenue de Paris, il y a probablement matière à avancer vers un accord », a déclaré samedi soir sur la chaîne israélienne N12 le conseiller à la sécurité nationale du premier ministre Benyamin Nétanyahou, Tzachi Hanegbi.
« La délégation a demandé à informer le cabinet de guerre des résultats du sommet de Paris et c’est pourquoi le cabinet de guerre se réunira ce soir par téléphone », a-t-il ajouté, peu avant le début de la réunion.
Dans la nuit, des médias israéliens ont précisé que le cabinet de guerre avait conclu sa rencontre en donnant le feu vert à l’envoi au cours des prochains jours d’une délégation au Qatar afin de poursuivre ces négociations en vue d’un accord pour une trêve de plusieurs semaines incluant la libération d’otages en échange de celle de prisonniers palestiniens en Israël.
D’après une source du Hamas, le plan pourrait prévoir une pause de six semaines dans les combats et la libération de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages retenus par le Hamas. Des pourparlers ont aussi eu lieu cette semaine en Egypte.
Fin novembre, une première trêve d’une semaine négociée sous l’égide du Qatar, mais aussi de l’Egypte et des Etats-Unis, avait permis les libérations de plus d’une centaine d’otages entre les mains du Hamas et de 240 Palestiniens écroués en Israël.
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Selon Israël, 130 otages – dont 30 seraient morts – sont encore retenus sur les quelque 250 personnes enlevées en Israël et emmenées à Gaza le 7 octobre.
Manifestations pour les otages et contre le gouvernement en Israël
A Tel-Aviv, des milliers de personnes se sont réunies samedi soir sur la « place des otages » pour demander au gouvernement de favoriser la libération des personnes encore captives à Gaza, selon des journalistes de l’Agence France-Presse.
« Nous pensons tout le temps à eux, nous voulons qu’ils nous reviennent vivants et le plus vite possible. Nous allons manifester encore et encore, jusqu’à leur retour », a déclaré sur place Orna Tal, 60 ans, une amie de Tsachi Idan kidnappé dans le kibboutz de Nahal Oz le 7 octobre.
Les manifestants protestaient également contre la gestion de la guerre par le gouvernement de droite du premier ministre Benyamin Nétanyahou, certains réclamant de nouvelles élections.
Des échauffourées avec la police ont eu lieu, et une vingtaine de manifestants ont été arrêtés, selon la presse israélienne.
Des manifestations ont également eu lieu dans les villes de Jérusalem et Césarée.
Préparation de l’offensive à Rafah
Après des opérations au sol dans les villes de Gaza et Khan Younès, Israël se prépare à une offensive terrestre à Rafah, dernier bastion local du Hamas où s’entassent plus de 1,4 million de Palestiniens en grande majorité déplacés par les combats et les raids aériens dans le reste du territoire.
« Nous travaillons pour obtenir un autre plan pour la libération de nos personnes enlevées, ainsi que pour achever l’élimination des bataillons du Hamas à Rafah », a déclaré samedi soir dans un communiqué Benyamin Nétanyahou.
Après la réunion sur les négociations de Paris, « je convoquerai, au début de la semaine, le cabinet pour approuver les plans opérationnels d’action à Rafah, y compris l’évacuation de la population civile », a-t-il ajouté, alors que l’ONU s’inquiète d’une catastrophe humanitaire sur place.
Selon un journaliste de l’AFP, au moins six raids aériens ont été menés samedi soir sur la ville.
Crainte de famine
Plus de quatre mois après le début de la guerre à Gaza, l’Organisation des Nations unies (ONU) redoute « une menace de famine de masse » faute d’approvisionnements suffisants en eau et en nourriture.
Vendredi, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé le « blocus et le siège imposés à Gaza » par Israël pouvant « représenter une utilisation de la famine comme méthode de guerre » qui est, a-t-il rappelé, un « crime de guerre ».
Les Etats-Unis opposés à une « réoccupation de Gaza »
Déterminé à poursuivre la guerre jusqu’à l’élimination du Hamas, le premier ministre israélien a présenté jeudi un plan d’« après-guerre » qui prévoit de maintenir la bande de Gaza, occupée de 1967 à 2005, sous « contrôle sécuritaire » d’Israël.
Ce plan a été immédiatement récusé par le Hamas et l’Autorité palestinienne. Il a par ailleurs suscité une vive réaction des Etats-Unis, principal allié d’Israël, dont le chef de la diplomatie, Antony Blinken, a réaffirmé l’opposition de Washington à toute « réoccupation israélienne » de Gaza.