Dans le jardin d’une maison flamande, à Bailleul (Nord), un chien prend son élan sur une piste de course en gazon. Face à lui : un mur rouge et gris en tapis spaghetti, gradué par paliers de hauteur. Tel un dragster, l’animal se rue vers la paroi aux airs de double décimètre géant, qu’il monte à la verticale, avant de mordre rageusement un morceau de tissu accroché en l’air, puis de se laisser tomber dans les bras d’un « réceptionneur », accroupi au pied du mur.
A la ville, Sagi, le berger malinois auteur de cette performance, est le chien de Valentine Dubar, auxiliaire de vie à domicile de 23 ans. A la scène, Sagi est un redoutable athlète canin, qui a battu plusieurs records d’Europe au « wall climb », une activité sportive pour chiens qui consiste à escalader un mur.
Sagi fréquente assidûment ce centre d’entraînement, aménagé dans le jardin de cette maison de Bailleul par Jean-Baptiste Candeias, ancien fabricant de « panic rooms » reconverti dans l’éducation canine. Ces lieux d’exercice canin sont appelés « HDB’s Arena », pour « Hameau des Bulls ». Aménagés sur un terrain ou dans le jardin d’une maison, on en dénombre dix en France. C’est ici que se retrouvent des membres de la communauté du « DCF », pour « Dog Cross Federation », une fédération de sport canin née en 2009. La semaine, pour entraîner les canidés. Le week-end, pour les faire participer à des compétitions. Celles-ci s’articulent autour de quatre épreuves phares : le « hedge jump », assimilable au saut d’obstacles ; le « high jump », proche du saut en hauteur ; le « long jump », comparable au saut en longueur. Et l’épreuve reine, le « wall climb », qui n’a pas d’équivalent dans le sport humain (à part dans l’émission « Ninja Warrior »).
Bosser le cardio et le renforcement
En pleine saison de compétition – entre mars et octobre –, le directeur du centre d’entraînement de Bailleul concocte pour Dante, un « chien type terrier » au pelage marron et blanc, un véritable entraînement de champion. Au programme : courses de vingt minutes sur tapis roulant, traction de chaînes et natation en fractionné dans la piscine de son jardin. Tout cela pour « bosser le cardio et le renforcement musculaire ».
Son alimentation, riche en protéines animales, n’est pas négligée. Certains propriétaires – ce n’est pas le cas de Jean-Baptiste Candeias – donnent à leurs chiens athlètes des compléments alimentaires, des barres énergisantes ou des produits d’hydratation, en période de compétition. Les carrières peuvent durer plusieurs années. « Mais jamais au-delà des limites du chien. Vous ne verrez personne pousser son chien s’il est blessé ou vieillissant », assure l’entraîneur.
Il vous reste 80.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.