Volodymyr Zelensky évoque les contours d’un cessez-le-feu en appelant à une protection partielle du territoire par l’OTAN

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky (à droite) et le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, lors d’une conférence de presse à Kiev, le 3 octobre 2024.

Interrogé sur la chaîne britannique Sky News, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a semblé amorcer, vendredi 29 novembre, un fléchissement dans son discours concernant l’intégrité du territoire de l’Ukraine, afin de permettre un gel du conflit avec la Russie.

« Si nous voulons mettre fin à la phase chaude de la guerre, nous devons placer sous l’égide de l’OTAN le territoire de l’Ukraine que nous contrôlons », a ainsi déclaré M. Zelensky, selon une traduction en voix off de ses propos en anglais. « C’est ce que nous devons faire rapidement, et ensuite l’Ukraine pourra récupérer l’autre partie de son territoire par des voies diplomatiques », a-t-il continué, laissant entendre qu’il était disposé à attendre avant de récupérer les zones occupées actuellement par l’armée russe, si un tel accord pouvait offrir la sécurité au reste de l’Ukraine et mettre fin aux combats.

La Russie contrôle environ 18 % du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine, y compris la péninsule de Crimée qu’elle a annexée en 2014. Moscou a aussi annexé les régions de Donetsk, de Kherson, de Louhansk et de Zaporijia, même si elle ne les contrôle pas entièrement.

Kiev a jusqu’à présent toujours exclu de céder des territoires en échange de la paix, tandis que Vladimir Poutine exige que l’armée ukrainienne se retire de davantage de territoires et se refuse à toute adhésion de son adversaire à l’OTAN. Le président russe a déjà demandé à Kiev de renoncer à ses ambitions de rejoindre l’Alliance atlantique si elle souhaitait un accord de paix.

Des « garanties que Poutine ne reviendra pas »

Près de trois ans après le lancement d’une offensive à grande échelle par Moscou, le retour prévu en janvier 2025 de Donald Trump à la Maison Blanche a relancé les interrogations sur la possibilité d’un cessez-le-feu. Le républicain a critiqué l’aide américaine à Kiev et a affirmé, pendant sa campagne, qu’il pourrait mettre fin à la guerre en quelques heures, sans toutefois dire comment.

Le conflit s’est récemment intensifié avec des frappes massives sur les territoires contrôlés par Kiev, Vladimir Poutine menaçant de frapper des centres de décision de la capitale ukrainienne avec son nouveau missile « Orechnik » en réponse à l’envoi de missiles fournis par les Etats-Unis et le Royaume-Uni sur le territoire russe. Et les forces de Moscou ont engrangé ces dernières semaines, à une vitesse inédite depuis début 2022, des gains territoriaux face à une armée ukrainienne affaiblie.

M. Zelensky a fréquemment insisté sur le fait que toute offre d’adhésion à l’OTAN devait être faite à l’ensemble de l’Ukraine, mais ses propos, vendredi, suggèrent qu’il pourrait accepter que la protection de l’Alliance atlantique, telle que la clause de défense collective de l’article 5, ne s’applique qu’au territoire contrôlé par Kiev. « Si nous parlons de cessez-le-feu, [nous avons besoin de] garanties que Poutine ne reviendra pas », a dit M. Zelensky en anglais.

M. Macron condamne « la rhétorique irresponsable » de Moscou

Dans le contexte d’une escalade du conflit depuis deux semaines, le président ukrainien a eu une série d’appels téléphoniques avec des dirigeants occidentaux, notamment le Britannique Keir Starmer, le Français Emmanuel Macron et l’Allemand Olaf Scholz.

A cette occasion, Emmanuel Macron a « condamné avec la plus grande fermeté les frappes indiscriminées de la Russie qui ne cessent de s’intensifier contre les villes, contre les civils et contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine », selon la présidence française. « Ces frappes, la coopération accrue avec la Corée du Nord, et la rhétorique irresponsable qui les accompagne, participent d’une logique d’escalade inacceptable de la part de la Russie », a ajouté M. Macron.

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Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est également entretenu avec le ministre des affaires étrangères ukrainien, Andrii Sybiha, vendredi, pour l’informer des « objectifs américains en matière de soutien durable à l’Ukraine », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller. L’administration de Joe Biden a renforcé son soutien à Kiev depuis que M. Trump a remporté l’élection, en transférant davantage d’armes et en autorisant l’Ukraine à tirer des missiles à longue portée sur le territoire russe.

Le Monde avec AFP

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