Volodymyr Zelensky dévoile son plan de victoire pour mettre fin à la guerre en Ukraine

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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, présente son« plan de victoire » au Parlement, à Kiev, en Ukraine, le 16 octobre 2024.

Après des mois de préparation en secret et une tournée européenne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dévoilé, mercredi 16 octobre, son « plan de victoire » à l’occasion d’un discours très attendu au Parlement, dans lequel il a exclu toute concession territoriale à la Russie et appelé l’Occident à renforcer son aide.

Autant de chiffons rouges pour Moscou, qui a immédiatement rejeté les propositions du dirigeant ukrainien. « Le seul plan de paix qui puisse être, c’est la compréhension par le régime de Kiev que sa politique est sans perspective et qu’il est nécessaire de se réveiller », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Ce plan, censé aboutir à une « fin juste et rapide » courant 2025, se compose de cinq points et de trois annexes secrètes. « Les quatre premiers sont le temps de la guerre pour y mettre fin. Le cinquième point concerne la garantie de la sécurité après la guerre », a souligné le chef de l’Etat ukrainien. Dans ce plan, il rejette notamment l’idée de céder des territoires à Moscou en échange de la paix, malgré un manque critique d’hommes et de ressources pour l’armée ukrainienne. « La Russie doit perdre la guerre contre l’Ukraine. Il ne peut y avoir de “gel” [du front]. Il ne peut y avoir d’échange concernant le territoire de l’Ukraine ou sa souveraineté », a-t-il déclaré.

Kiev et ses alliés doivent « forcer la Russie à participer à un sommet de la paix », a-t-il insisté, sommet qu’il aimerait organiser en novembre mais dont la date reste incertaine. Moscou serait invité, ce qui n’avait pas été le cas lors d’une première réunion de ce sommet, en juin. Pour M. Zelensky, il s’agit de donner à Moscou le choix entre « un processus diplomatique honnête » et devoir faire face aux moyens de dissuasion militaire qu’aura l’Ukraine grâce à l’Occident.

Rejoindre l’OTAN

Pour cela, il réclame à ses alliés occidentaux des moyens de dissuasion non nucléaires, la capacité de frapper en profondeur le territoire russe et une invitation à rejoindre l’OTAN. « L’Ukraine propose de déployer sur son territoire un ensemble complet de mesures de dissuasion stratégique non nucléaires, qui sera suffisant pour protéger l’Ukraine de toute menace militaire de la part de la Russie », a-t-il dit mercredi. Ce point est détaillé dans une « annexe secrète » qui a été présentée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, à la France, à l’Italie et à l’Allemagne.

Il a de nouveau réclamé que la levée des « restrictions sur l’utilisation des armes à longue portée sur l’ensemble du territoire ukrainien occupé par la Russie et sur le territoire russe », ainsi que la poursuite de l’aide occidentale pour former et équiper « des brigades de réserve des forces armées ukrainiennes ». Les Occidentaux refusent d’autoriser Kiev à utiliser librement en direction du territoire russe les missiles qu’ils livrent, craignant une escalade, alors que M. Poutine a, lui, plusieurs fois menacé de recourir à l’arme nucléaire.

M. Zelensky, qui présentera son plan jeudi lors d’un sommet de l’Union européenne, a aussi demandé à l’OTAN d’inviter son pays à rejoindre l’Alliance, même si l’adhésion elle-même peut se faire plus tard. « Le premier point est une invitation de l’OTAN, dès maintenant. [Vladimir] Poutine doit voir que ses calculs géopolitiques sont perdants », a déclaré M. Zelensky, la Russie ayant déclenché son invasion en février 2022 notamment pour empêcher un rapprochement entre Kiev et l’Alliance atlantique.

Le 22 septembre, le président ukrainien avait présenté son plan au président américain, Joe Biden. Mais, jusqu’ici, les Etats-Unis n’ont fait aucune annonce, notamment sur l’usage des armes à longue portée. Durant cette visite, Volodymyr Zelensky avait aussi exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à « contraindre la Russie à la paix », après plus de deux ans et demi d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

Le Monde avec AFP

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