

Le négationniste et néonazi français Vincent Reynouard a été condamné, mercredi 19 mars, par le tribunal correctionnel de Paris à douze mois de prison, à effectuer sous le régime de la semi-liberté. Il a été reconnu coupable de contestations de crimes de guerre, contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine raciale.
Vincent Reynouard, présent à l’audience et accompagné par plusieurs dizaines de partisans, devra verser un total de 10 000 euros de dommages et intérêts aux associations parties civiles, dont la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et l’Observatoire juif de France (OJF).
Un juge d’application des peines devra déterminer de quelle façon cette peine sera effectuée, « l’aménagement sous forme de détention à domicile sous surveillance électronique étant inapproprié dès lors que Vincent Reynouard est hébergé de manière précaire », a souligné le tribunal.
Condamnations passées pour négationnisme
Figure de l’ultradroite, Vincent Reynouard, âgé de 56 ans, a déjà été condamné à plusieurs reprises pour avoir nié l’existence des chambres à gaz ou le massacre d’Oradour-sur-Glane – une localité de la Haute-Vienne dont 643 habitants ont été assassinés par une unité de la division SS Das Reich, alors en pleine retraite, le 10 juin 1944.
Vincent Reynouard était cette fois jugé devant la 17e chambre correctionnelle de Paris pour des propos proférés dans des vidéos diffusées sur Internet entre 2017 et 2020. Dans l’une de ces vidéos, diffusée en mai 2017 sur YouTube et intitulée « Macron, serviteur des juifs ? », il contestait la réalité de la Shoah, qualifiée d’« histoire mensongère » ainsi que le rôle de la Waffen-SS dans le massacre d’Oradour-sur-Glane. Dans d’autres vidéos, diffusées entre septembre 2019 et mars 2020, il soutenait que c’était la Résistance qui avait commis le massacre d’Oradour-sur-Glane et non les nazis.
Ancien professeur de mathématiques révoqué de l’éducation nationale, Vincent Reynouard diffuse des thèses niant l’existence de la Shoah depuis les années 1990. Pour tenter d’échapper à la justice, il fuit en 2015 en Grande-Bretagne. Repéré par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH) et la section SO15 de la Metropolitan Police de Londres, une unité spécialisée dans le contre-terrorisme et la lutte contre l’extrémisme, il est interpellé dans sa planque écossaise en novembre 2022 avant d’être extradé en France en février 2024. Lors de son procès, en janvier, l’ancien prof de maths avait revendiqué son appartenance « à 200 % » à la mouvance révisionniste.