Il y a eu 1 672 médecins en plus en 2024. Selon les chiffres de l’édition 2024 de l’Atlas de la démographie médicale, publié mercredi 2 octobre, par l’ordre des médecins, le nombre de médecins en activité régulière (hors remplaçants et retraités actifs) en France a augmenté de 0,8 % atteignant 199 089 praticiens au 1er janvier 2024.
Cet effectif baissait depuis 2010, à l’exception de timides rebonds en 2018 et 2020, et revient aujourd’hui à un niveau comparable à celui observé en 2014. « Il y a un frémissement de la démographie médicale », a commenté le docteur Jean-Marcel Mourgues, vice-président du conseil national de l’ordre des médecins.
« Les médecins en activité régulière augmentent enfin. Pas beaucoup, mais ils augmentent », a-t-il ajouté. Pour lui, leur effectif est désormais « sur un plateau en légère ascension ». « Cette tendance devrait se poursuivre et même s’amplifier dans les années à venir », a-t-il déclaré.
L’âge moyen des médecins en baisse
Autre signal plutôt encourageant sur le plan démographique, l’âge moyen des médecins continue de baisser, à 48,1 ans contre 48,6 l’an dernier pour les médecins en activité régulière.
La densité médicale – le nombre de médecins pour 100 000 habitants – augmente très légèrement, à 296,4 médecins pour 100 000 habitants, contre 294,7 l’an dernier. Mais cette densité brute est à prendre avec des pincettes, car la population vieillit et son besoin de soins augmente, rappelle le docteur Mourgues.
En densité médicale standardisée, qui prend en compte le vieillissement de la population, « je pense que nous sommes sur un plateau », qui « devrait rester la marque de la décennie 2020 à 2030 », avance le docteur Mourgues.
« Après, il est vraisemblable qu’à partir de 2030 », la densité médicale standardisée « augmentera d’abord lentement, puis de plus en plus rapidement », avec des bénéfices sensibles pour la population, espère-t-il.
La démographie médicale souffre depuis plusieurs années des effets du numerus clausus, une politique d’encadrement du nombre d’étudiants en médecine commencée dans les années 1970 et qui a connu son pic dans les années 1990, avec seulement 3 500 étudiants formés chaque année.
Le quota a été desserré une première fois à partir de la fin des années 1990 (atteignant 7 000 au tournant de la décennie 2010), puis supprimé sous le président Emmanuel Macron. Le nombre d’étudiants formés atteint aujourd’hui 11 000 (nombre d’étudiants en deuxième année de médecine), et doit être de 12 000 en 2025.
Les inégalités territoriales se creusent
En revanche, d’autres signaux ne sont pas de nature à rassurer les habitants des déserts médicaux. « Les inégalités territoriales se creusent toujours davantage », relève le docteur Mourgues. « Les départements qui ont des hôpitaux universitaires, à de rares exceptions près, ont tendance à augmenter et rajeunir leur population médicale », précise-t-il.
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En revanche, « il y a des départements plutôt en périphérie de région, avec souvent un profil rural et une population âgée – un facteur aggravant pour l’offre de soins – qui a une population médicale qui continue à vieillir et qui ne se rajeunit pas assez », ajoute-t-il.
Selon l’Atlas, ce sont ainsi « les départements situés au centre de la métropole, autour du bassin parisien, qui sont les moins bien dotés », comme l’Indre (145,9 médecins pour 100 000 habitants), l’Eure (147,4) ou le Cher (152,2).
« A l’inverse, les départements abritant les grandes villes de France, ainsi que ceux situés sur les littoraux ou aux frontières présentent les plus fortes densités : Paris (697,4), les Hautes-Alpes (432,4) ou encore le Rhône (414) ».
En termes de densité médicale par personne de plus de 65 ans – celles qui auront le plus besoin de soins a priori –, les situations les plus dégradées se trouvent dans l’Indre (514,8 médecins pour 100 000 habitants de plus de 65 ans), la Creuse (546,5) et la Nièvre (568,4).