Une enseignante porte plainte après des menaces liées à une caricature de Recep Tayyip Erdogan

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Une enseignante de Saint-Claude, dans le Jura, a déposé plainte après avoir été menacée par la mère d’une élève de 2de qui lui reprochait d’avoir montré une caricature du président turc, a fait savoir le parquet, jeudi 5 décembre.

Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie, a déclaré à l’Agence France-Presse Julie Fergane, procureure de la République de Lons-le-Saunier, confirmant des informations de l’hebdomadaire Voix du Jura.

Lors d’une exposition de dessins de presse au CDI de la cité scolaire Pré-Saint-Sauveur, à Saint-Claude, une caricature de Recep Tayyip Erdogan en dictateur aurait choqué une élève, qui a pris en photo le dessin et l’a montré à sa mère, a expliqué Julie Fergane. D’après la plainte, cette mère d’élève a appelé l’établissement en tenant des propos « outrageants, politiques et vindicatifs », mais sans dimension religieuse, dans un contexte de conflit préexistant entre la famille et l’enseignante sur ses méthodes pédagogiques. La direction académique des services de l’éducation nationale (Dasen) a également porté plainte, a précisé le rectorat de Besançon.

« Une protection fonctionnelle a été mise en place »

« Cette enseignante est remise en cause dans sa pratique pédagogique par une famille de manière générale », selon le rectorat, selon qui « la caricature est un élément de reproches parmi d’autres ». « L’enseignante a été agressée verbalement, par l’intermédiaire d’un [membre du] personnel de l’établissement, par une mère qui a essayé de la joindre à plusieurs reprises », selon la même source.

« Comme toujours quand un [membre du] personnel est menacé, une protection fonctionnelle a été mise en place » pour cette enseignante, qui a « pris quelques jours de repos ». Cette protection prévoit entre autres un accompagnement juridique, psychologique et administratif. « Il est important qu’elle se sente soutenue dans l’exercice de sa fonction », selon le rectorat.

L’incident, qui s’est produit fin novembre, survient dans le contexte du procès de l’assassinat de Samuel Paty, enseignant décapité en 2020 en région parisienne par un islamiste qui lui reprochait d’avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.

Le Monde avec AFP



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