« Une brève histoire de la Terre », le temps long de notre planète en 270 pages

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« Un brève histoire de la Terre, quatre milliards d’années en huit chapitres », de Andrew H. Knoll (Les liens qui libèrent, 272 p., 22 €).

Parcourir 4,5 milliards d’années, l’âge de la Terre, en un peu plus de 270 pages pourrait revenir à faire tenir 20 millions d’années par page, et toute l’histoire d’Homo sapiens dans le dernier paragraphe de l’ouvrage. Mais, loin d’un survol, c’est un fabuleux voyage dans le temps auquel Andrew Knoll invite le lecteur. Ce professeur d’histoire naturelle à l’université Harvard n’a pas son pareil pour faire vivre, et même ressentir, ce temps long de l’histoire de la Terre, loin d’être linéaire.

Pas de scoop ni d’analyse révolutionnaire dans ce livre vivant et pédagogique, mais un scénario déroulé pas à pas qui nous emmène aux quatre coins du monde, sur des lieux exceptionnels en ce qu’ils révèlent, qui l’histoire géologique de notre planète, qui l’apparition de l’oxygène dans l’atmosphère et les océans, la colonisation des terres émergées par les végétaux ou encore l’évolution des espèces au gré des grandes extinctions.

Comme ce promontoire écossais de Siccar Point, face à la mer du Nord, formé de deux types de roches, nées à 60 millions d’années l’une de l’autre. Ou ces roches australiennes qui trahissent la présence d’une vie microbienne, il y a 3,5 milliards d’années.

Eclairer, loin des langages abscons

Au-delà de cette saga, l’auteur donne les recettes des géologues, paléontologues ou autres biologistes qui leur ont permis de dater les grandes étapes de la vie de la Terre. Par exemple, comment ils parviennent à affirmer que l’oxygène a commencé à coloniser les airs il y a 2,4 milliards d’années, et à décrire les conséquences que cela a eues sur les organismes vivants qui lui préexistaient, avant que les premiers animaux apparaissent.

Comment, aussi, une couche d’argile d’un centimètre d’épaisseur séparant en deux la paroi calcaire d’une gorge des Apennins, près de Gubbio (Italie), a permis au géologue Walter Alvarez d’avancer, à la fin des années 1970, que l’extinction des dinosaures, il y a 66 millions d’années, avait été provoquée par la chute d’une météorite géante.

Lire aussi (2013) | Article réservé à nos abonnés La fin des dinosaures est bel et bien liée à une météorite

Dans les cycles que représentent les ères géologiques (le dévonien, le permien, le crétacé, etc.), la Terre n’est pas spectatrice de ce qu’il se passe à sa surface. Ce sont les interactions chimiques, biologiques, physiques avec elle qui suscitent ou conditionnent l’évolution, la grande évolution. Ces disciplines scientifiques sont mobilisées ici de façon concrète pour éclairer, loin des langages abscons que les profanes pourraient craindre.

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