un verdict qui établit un continuum entre islamisme et terrorisme, entre les mots et le meurtre

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Devant la salle d’audience de la cour d’assises spéciale de Paris, le 20 décembre 2024, avant le verdict contre huit personnes liées au meurtre de Samuel Paty en 2020.

Rarement le verdict d’un procès terroriste aura été autant attendu et scruté. Plus que tout autre attentat, peut-être, l’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à quelques mètres de son collège, a fait puissamment résonner les fragilités et les forces d’un pilier de la démocratie : la liberté d’expression.

Ce droit fondamental était le thème du cours qui a coûté la vie au professeur d’histoire-géographie. Mais c’est aussi en son nom qu’un des accusés, l’agitateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, a fait valoir son « droit » à être « choqué » par les caricatures de Mahomet diffusées en classe par l’enseignant et qu’il l’avait accusé d’avoir « insulté » le prophète.

Au terme de sept semaines de débats, la cour d’assises spéciale de Paris devait répondre à cette question, inédite en matière d’antiterrorisme : un discours militant, virulent et manipulatoire mais n’appelant pas au meurtre, doit-il être jugé comme une infraction terroriste dès lors qu’il a provoqué un attentat ? Plus que tout autre, ce verdict était attendu comme un révélateur de la capacité de la justice antiterroriste à se saisir des mutations de la menace djihadiste et de la façon dont elle se nourrit de l’islamisme politique.

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