
Les efforts du fonds d’investissement américain KKR dans le secteur des télécoms italien ont achoppé sur une mauvaise surprise. Comme l’a rapporté le Financial Times, mercredi 19 février, la direction de la société FiberCop, qui exploite le réseau de fibre acquis par un consortium dominé par le groupe financier auprès de Telecom Italia pour 18,8 milliards d’euros en juillet 2024, a présenté mi-janvier des prévisions de revenus inférieures de 449 millions d’euros aux estimations préalables menées par KKR pour 2025. Les perspectives de dividendes pour les actionnaires sont donc dégradées dans le contexte d’une crise de management qui s’est déjà traduite par la démission, en janvier, du directeur général de FiberCop, Luigi Ferraris, ancien PDG des chemins de fer italiens. Désormais placé sous une tutelle resserrée par KKR, l’opérateur de télécoms doit à présent repenser son plan d’entreprise.
L’intérêt de KKR pour le réseau qui emploie 20 000 personnes et gère 25 millions de kilomètres de fibre optique en Italie n’est pas nouveau. La première offre d’achat présentée à Telecom Italia remonte à novembre 2021. Malgré la résistance de Vivendi qui se trouve être le plus gros actionnaire de Telecom Italia, le fonds d’investissement a pu arriver à ses fins avec le soutien de l’Etat italien qui détient, via le Trésor, 16 % des actions de la société, KKR étant, à 37,8 %, le principal actionnaire. Quelques mois auront cependant suffi pour que les problèmes s’installent, inquiétant les autres actionnaires de FiberCop, soit le fonds souverain d’Abou Dhabi, Adia, le fonds de pension canadien CPPIB et le fonds italien spécialisé dans les infrastructures, F2i.
Etant donné les projets du gouvernement italien pour parfaire la couverture par la fibre du territoire national, les perspectives initiales étaient prometteuses. « Comme les autres fonds d’investissement, KKR s’intéresse depuis longtemps au marché italien des réseaux numériques du fait d’un gros déficit d’infrastructures qui s’est creusé au cours des dernières années et qu’il faut désormais combler », explique Carlo Alberto Carnevale Maffè, professeur associé à l’université Bocconi de Milan.
Il vous reste 48.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.