Un tribunal américain annule le redécoupage électoral du Texas favorisant les républicains

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Des manifestants tiennent une banderole portant l’inscription « Refusez le découpage électoral racial », lors d’une manifestation organisée à l’occasion de la Fête du travail, à Houston, au Texas, le 1ᵉʳ septembre 2025.

Un tribunal fédéral américain a suspendu, mardi 18 novembre, la nouvelle carte électorale du Texas visant à permettre aux républicains de remporter cinq sièges de plus à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat dans un an.

Saisi par des électeurs afro-américains et latinos qui considéraient ce redécoupage électoral comme « discriminatoire » envers les minorités, le tribunal a suspendu la loi et ordonné aux autorités d’utiliser pour le scrutin de mi-mandat en novembre 2026 la même carte que pour les élections de 2022 et 2024. « Il existe des preuves significatives que le Texas a tracé la carte de 2025 sur des bases raciales », a-t-il conclu.

Les autorités de l’Etat « ont redessiné nos cartes électorales pour mieux refléter les préférences de vote conservatrices des Texans, et pour aucune autre raison », a réagi dans un communiqué le gouverneur du Texas. Le républicain Greg Abbott a estimé « absurde toute suggestion que ces cartes soient discriminatoires », et ajouté que l’Etat du Texas ferait « rapidement appel devant la Cour suprême des Etats-Unis », organe à majorité conservatrice.

Préserver la majorité étriquée des républicains

La nouvelle carte électorale du Texas a été définitivement adoptée en août par le Parlement de ce vaste Etat conservateur du Sud. Le président américain, Donald Trump, avait publiquement fait pression sur les responsables républicains pour qu’ils effectuent ce redécoupage. Celui-ci vise à préserver la majorité étriquée des républicains au Congrès au-delà des prochaines élections législatives.

Des secteurs à majorité latino ou afro-américaine, où la candidate démocrate Kamala Harris l’avait emporté lors de la présidentielle de 2024, ont ainsi été fragmentés et rattachés à des circonscriptions acquises à la droite pour diluer le vote démocrate et permettre aux républicains de glaner jusqu’à cinq sièges supplémentaires.

En réaction, les démocrates ont fait approuver en novembre par référendum un texte destiné à leur donner cinq sièges supplémentaires en Californie, Etat le plus peuplé du pays, qu’ils dominent largement. Les républicains de Californie, appuyés par le ministère de la justice de l’administration Trump, contestent en justice ce nouveau découpage.

Au cœur du débat, le découpage électoral partisan, dit « gerrymandering », consistant à déplacer les frontières des circonscriptions au gré des intérêts du parti dirigeant dans chaque Etat. La Cour suprême a conclu en 2019 que ce découpage ne relevait pas de la compétence des tribunaux fédéraux. Toutefois, il reste prohibé lorsqu’il se pratique sur des bases raciales et non plus celles de l’affiliation politique, alors que les minorités ethniques votent traditionnellement davantage pour les démocrates que pour les républicains.

Le Monde avec AFP

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