Un tissu enduit de nanoparticules pour avoir moins chaud au soleil

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Comment nos vies vont-elles s’adapter au réchauffement climatique ? Des scientifiques de l’université du Massachusetts, située à Amherst (Etats-Unis), ont, pendant la période du confinement, imaginé un procédé pour transformer des vêtements ordinaires « en outils de rafraîchissement personnel passif », écrivent-ils dans la revue American Chemical Society du 18 octobre 2024.

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Ils ont enduit des tissus de nanoparticules de carbonate de calcium et de sulfate de baryum, issues respectivement de coquilles d’huîtres broyées et de barytine, un minéral naturel servant de produit de contraste pour des radiographies gastriques. Après de multiples essais, deux très fines couches alternées de chaque matériau ont permis d’obtenir des résultats thermiques « qui nous ont étonnés nous-mêmes », reconnaît la scientifique Trisha Andrew, professeure de chimie et de génie chimique, qui dirigeait la recherche. Le vêtement enduit a permis à la personne qui le portait de ressentir en moyenne 3,4 °C de moins que s’il portait un vêtement classique. Les scientifiques sont en discussion avec plusieurs industriels pour développer le prototype obtenu.

« Dans certaines parties du globe, il va être biologiquement de plus en plus compliqué de vivre, explique Trisha Andrew. Lorsqu’une personne sort sous un soleil brillant, son corps et ses vêtements absorbent la lumière, qui est transposée en chaleur par une multitude de mécanismes moléculaires. » D’où la conception de ce matériau qui rejette, in fine, la chaleur du soleil tout en laissant la peau respirer. « Ce n’est pas un mécanisme de refroidissement actif mais un processus radiatif passif », précise-t-elle.

Bon accueil de l’industrie textile

Pour la chercheuse Tricia Carmichael, de l’université de Windsor (Ontario, Canada), « cette recherche constitue une avancée significative, car elle permet de transformer des vêtements ordinaires de façon pratique et simple, ce qui peut même leur donner une seconde vie ». La professeure en biochimie, qui travaille actuellement sur l’incorporation de composés électroniques dans des textiles, souligne les avantages du procédé d’enduction développé par l’équipe. « Le dépôt chimique en phase vapeur [CVD] et le trempage ultérieur dans des solutions aqueuses sont idéaux car ils enrobent les fibres individuelles du tissu tout en maintenant la structure tissée globale, notamment sa texture et sa douceur, développe-t-elle. Ce choix permet aussi d’éviter l’utilisation de solvants organiques, une plaie pour l’industrie et l’environnement. »

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