un procès requis contre trois policiers pour homicide involontaire

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Un hommage à Cédric Chouviat sur les lieux de son interpellation, à Paris, le 3 janvier 2022.

Le parquet de Paris a requis mardi 29 octobre un procès pour « homicide involontaire » contre trois policiers, au terme de l’enquête sur la mort du chauffeur-livreur Cédric Chouviat dans la capitale en 2020, a appris l’Agence France-Presse (AFP) mercredi 30 octobre de source proche du dossier, confirmant une information de Mediapart.

Selon le réquisitoire définitif consulté par l’AFP, le parquet souligne que les trois fonctionnaires ont commis des « négligences » et « leur action conjuguée durant l’interpellation s’est révélée être la cause directe de l’homicide involontaire ».

« Il nous apparaît évident qu’un procès s’impose. Il ne doit cependant pas être dévalué par le choix d’une qualification qui est un non-sens juridique car elle ne reflète pas la réalité du caractère volontaire des violences subies », ont réagi les avocats de la famille de la victime, Mes William Bourdon et Vincent Brengarth. « C’est une caricature d’un traitement totalement à décharge. Nous contestons cette qualification et exprimons notre indignation aux côtés de la famille », ont-ils ajouté. Il revient désormais au juge d’instruction de renvoyer ou non les policiers en procès.

Le 3 janvier 2020, Cédric Chouviat, père de famille de 42 ans, a été plaqué au sol avec son casque de moto sur la tête lors d’un contrôle policier, provoquant un malaise. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort le 5 janvier.

« J’étouffe »

Trois des quatre policiers qui ont participé au contrôle, alors âgés de 23 à 33 ans, ont été mis en examen en juillet 2020 pour homicide involontaire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte, tandis qu’une quatrième policière a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assistée.

Plusieurs expertises médicales ont mis en cause les gestes d’interpellation des policiers. En parallèle, la famille de Cédric Chouviat pose la question de l’intentionnalité des violences de leur part, leur reprochant de n’avoir pas réagi assez vite aux signes d’asphyxie de la victime, qui a répété neuf fois « j’étouffe » en treize secondes avant de faire un malaise.

Les policiers ont contesté avoir perçu les « signes manifestes » de l’asphyxie de Cédric Chouviat. « Si on avait entendu même une fois » l’expression « j’étouffe », « on se serait arrêté », avait certifié en juillet 2020 le principal mis en cause devant le juge d’instruction.

Une remise en situation a été organisée en janvier 2023 à l’endroit de la mort de Cédric Chouviat, quai Jacques-Chirac à 100 mètres de la tour Eiffel, pour déterminer si les policiers étaient en mesure d’entendre ses cris d’agonie. Avant l’été 2023, une reconstitution a été organisée en salle, visant à se pencher sur les gestes des policiers et leurs conséquences sur la vie de Cédric Chouviat.

Le Monde avec AFP

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