Un membre de l’ultradroite condamné à cinq ans de prison

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Le fondateur d’un groupuscule d’ultradroite nommé Vengeance patriote a été condamné, mardi 8 octobre, à cinq ans de prison pour avoir diffusé sur Internet des ouvrages interdits en France et prônant le passage à l’acte terroriste.

Lucas S., 28 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour provocation par moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme, ainsi que pour apologie publique d’actes de terrorisme.

Il devra s’astreindre à un suivi socio-judiciaire de sept ans, ne pourra pas exercer un emploi public et porter une arme pendant dix ans, et son nom sera inscrit sur le fichier des personnes condamnées pour terrorisme, conformément aux réquisitions du ministère public.

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Il était reproché au prévenu, ancien membre de l’Action française, un mouvement royaliste, d’avoir commercialisé, entre janvier 2019 et décembre 2021, par le biais de son site Internet, Bibliothèque dissidente, les traductions de nombreux ouvrages « légitimant le passage à l’acte terroriste au nom d’idéologies d’ultradroite ».

Des ouvrages d’Anders Breivik et de l’auteur des attentats de Christchurch

Parmi eux, figuraient Le Grand Remplacement de Brenton Tarrant, auteur des attentats qui avaient fait 51 morts à Christchurch en Nouvelle-Zélande en 2019, Les Carnets de Turner de William Luther Pierce, ou 2083, manifeste d’Anders Behring Breivik, responsable de la mort de 77 personnes en 2011 à Oslo.

Lucas S. était également poursuivi pour avoir promu la vente de ces ouvrages par le biais de « commentaires incitatifs » sur son site Internet, mais également sur des forums de discussion, principalement sur la messagerie Discord.

L’homme est connu pour avoir créé le groupuscule d’ultradroite Vengeance patriote, qui se présentait comme « une communauté de frères d’armes » se préparant à « l’effondrement », adepte des « entraînements sportifs » et du « survivalisme ».

Selon le site d’information Streetpress, ses membres s’échangeaient « des saillies racistes » quotidiennes et « certains de ses habitués ne [cachaient] même pas leur passion pour le fascisme ».

Le prévenu était aussi jugé pour détention non autorisée d’armes et de munitions de catégorie B. Au cours de l’audience, il a réfuté toute appartenance à l’idéologie nazie, se revendiquant « royaliste » et adepte des actes « transgressifs ». Il a toutefois reconnu les faits, affirmant avoir « manqué de recul ».

La défense avait quant à elle plaidé en faveur d’un « suivi socio-judiciaire », assurant que le tribunal était face à « quelqu’un de transgressif et de déviant », pas à un « terroriste ».

Le Monde avec AFP

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